Consultation sur l’évaluation des apprentissages – Plus de temps consacré à l’enseignement, plaident les profs de la FSE-CSQ
22 janvier 2025
Passer de trois bulletins à deux par année, c’est notamment ce qui ressort de la consultation sur l’évaluation des apprentissages menée par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) au cours de l’automne dernier, à laquelle près de 10 000 enseignantes et enseignants du secteur des jeunes ont participé. À la lumière des résultats, la FSE-CSQ demande au ministère de l’Éducation d’écouter la voix des enseignants qui veulent des changements visant à mieux répondre à leurs besoins et à ceux des élèves en éliminant des gestes administratifs au profit de gestes pédagogiques. Du coup, cela permettrait de mieux investir temps et énergie pour amener les élèves à la réussite.
En raison de la gestion axée sur les résultats qui a multiplié les situations d’examen, l’évaluation des apprentissages occupe une place considérable dans le quotidien des enseignants qui le déplorent régulièrement et qui l’ont exprimé clairement dans ce coup de sonde. La hauteur de la participation démontre sans équivoque l’importance accordée à la question de l’évaluation des apprentissages.
Il ressort notamment des résultats de la consultation que :
- Deux enseignantes et enseignants sur trois sont d’avis que le temps consacré à l’évaluation nuit aux apprentissages; cette proportion atteint 82 % auprès des profs du primaire;
- 89 % des enseignantes et enseignants consultés sont favorables à une réduction du nombre de bulletins à produire annuellement, le faisant passer de trois à deux;
- Advenant une diminution du nombre de bulletins à produire annuellement, 92 % des personnes répondantes souhaitent maintenir une première communication, mais 58 % d’entre elles aimeraient qu’elle soit repoussée à la mi-novembre.
« Déjà, lors de notre dernière négociation, les enseignants nous avaient dit perdre environ 37 % du temps disponible en classe en raison de la composition du groupe et de sa gestion. Si on ajoute à cela le temps consacré à l’évaluation, on constate rapidement qu’il manque de temps d’enseignement dans l’année. L’évaluation doit retrouver tout son sens et redevenir au service des apprentissages pour attester de la maîtrise des contenus des programmes. Elle ne doit plus être soumise à des impératifs de performance du système scolaire dans le but de gonfler les colonnes de statistiques », a mentionné Richard Bergevin, président de la FSE‑CSQ.
Il ajoute que « le ministre cherche des façons d’attirer et de retenir du personnel en enseignement et des façons de favoriser la réussite des élèves. En réduisant le nombre de bulletins de trois à deux, comme ça s’est fait durant la pandémie, le ministre consentirait plus de temps à l’enseignement, à coût nul, en plus de contribuer à réduire l’anxiété chez les enfants. Tout le monde serait gagnant, les profs autant que les élèves, et les parents ne perdraient pas au change, puisqu’ils conserveraient une première communication, en plus d’avoir un portrait plus fidèle du cheminement de leur enfant ».
Rappelons que cette consultation s’inscrit dans le cadre de l’offensive professionnelle et pédagogique entreprise par la FSE-CSQ au printemps 2024, visant à améliorer le quotidien du personnel enseignant en dehors de la voie de la convention collective. Elle fait également suite au dépôt d’une pétition, signée par plus de 21 000 enseignantes et enseignants, réclamant un chantier sur l’évaluation des apprentissages.
« À l’approche de la Semaine des enseignantes et enseignants, nous invitons le ministre de l’Éducation à écouter ce que les enseignants lui ont exprimé d’une voix forte. Écouter les solutions apportées par le personnel enseignant, c’est le valoriser réellement », a conclu monsieur Bergevin.
Les données du sondage sont disponibles sur le site Web de la FSE-CSQ.