Un ordre professionnel dans l’enseignement ?

23 janvier 2002

Une profession déjà suffisamment réglementée

Québec, le mercredi 23 janvier 2002 – La Centrale des syndicats du Québec et sa fédération qui regroupe le personnel enseignant des commissions scolaires, la Fédération des syndicats de l’enseignement, répondront avec beaucoup de sérieux à la consultation que vient d’annoncer l’Office des professions du Québec sur l’opportunité de créer un ordre professionnel dans l’enseignement. Déjà les deux organisations syndicales tiennent à faire valoir qu’elles ne croient ni utile ni nécessaire de réglementer et de contrôler encore plus une profession qui l’est déjà suffisamment.

Cet avis préliminaire s’appuie sur un travail de réflexion amorcé il y a déjà quelques années, une réflexion éclairée par l’expérience d’ordres professionnels dans l’enseignement ailleurs, ou dans d’autres disciplines. La centrale syndicale et sa fédération sont d’avis que le public est adéquatement protégé par l’encadrement légal, réglementaire et contractuel actuel qui prévoit des règles d’embauche, des obligations professionnelles et un mécanisme de plaintes notamment.

La mécanique de la consultation

Si l’Office des professions innove en lançant cette vaste consultation par le biais de l’Internet, il est plutôt conservateur dans la liste des organismes à qui il s’adresse au premier titre. Sur la centaine d’organismes dont il espère des réponses, en plus des ordres professionnels déjà existants, le cinquième est constitué d’organismes gouvernementaux, le cinquième environ d’associations patronales, le cinquième de composantes de l’organisme demandeur, le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec. « De toute évidence, ça laisse peu de place au public en général, aux parents, aux associations étudiantes et aux enseignantes et enseignants eux-mêmes, représentés par leurs syndicats. On peut aussi s’étonner que la consultation ne semble viser que les niveaux primaire et secondaire. L’utilisation de l’Internet dans cette consultation ne doit surtout pas disposer des moyens conventionnels de consultation et doit permettre un réel débat sur la question », a affirmé la présidente de la CSQ, Mme Monique Richard.

LA CSQ et la FSE se surprennent également d’avoir appris la date et les détails de la consultation par communiqué le 21 janvier, avant de recevoir une correspondance propre de l’Office des professions, malgré une demande d’information adressée à l’Office au début d’octobre et réitérée au début de janvier.

Un leurre entretenu

« Les promoteurs d’un ordre professionnel choisissent d’entretenir un leurre en utilisant comme argument le fait qu’un ordre professionnel serait de nature à revaloriser la profession. Dans le contexte actuel, nous considérons cet argument carrément fallacieux. D’autant plus qu’un ordre professionnel n’a pas pour objectif la défense des intérêts des membres de la profession, mais bien la protection du public et le contrôle de la profession », a déclaré la présidente de la FSE-CSQ, Mme Johanne Fortier.

Au cours des prochaines semaines, la CSQ et la FSE développeront, par communiqué et sur le site Internet de la CSQ, leur argumentation en opposition à la création d’un ordre professionnel des enseignantes et enseignants. Des bulletins d’information ont déjà été produits et peuvent être consultés sur le site Web de la CSQ à la rubrique Éducation-Ordre professionnel sur le site de la CSQ.

http://www.csq.qc.net/fiche136/listefiche136.html

Pour information :

Louise Rochefort, CSQ
(514) 235-5082

Jean Laporte, FSE (CSQ)
(418) 563-7193