Trouble déficitaire de l’attention / hyperactivité

20 juin 2000

Beaucoup de bonne volonté, mais peu de moyens

Québec, le 20 juin 2000 – Selon la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), le plan d’action présenté aujourd’hui par la ministre de la Santé et des Services sociaux et le ministre de l’Éducation mise davantage sur la bonne volonté des intervenantes et intervenants plutôt que sur des moyens concrets. C’est d’autant plus décevant que le comité conseil qui s’est penché sur le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDA/H) avait recommandé aux ministres concernés d’accroître le nombre de ressources disponibles pour l’intervention auprès des jeunes susceptibles d’avoir un tel trouble.

Par ailleurs, la FSE tient à souligner qu’elle considère très éclairant qu’un comité de travail se soit consacré à étudier plus en profondeur la situation des jeunes aux prises avec un TDA/H. Cela a permis de passer du niveau intuitif au niveau analytique et de proposer des pistes de solutions qui, dans leur ensemble, apparaissent fort intéressantes. On ne peut que souscrire à une approche multidisciplinaire qui sollicitera les contributions de la famille, du milieu de la santé et de celui de l’éducation. De même, la prudence entourant le recours à la médication et la proposition à l’effet d’y recourir uniquement à la suite d’un diagnostic sûr, établi à la suite de la mise en commun des observations et des informations des divers intervenants, assurera une meilleure réponse aux besoins du jeune en difficulté.

D’autres axes du plan d’action semblent prometteurs car ils supportent l’orientation en faveur d’une intervention qui mise sur la complémentarité des diverses mesures de soutien aux plans pédagogique, comportemental et social et jamais uniquement médical. Pensons à la formation du personnel intervenant auprès des jeunes visés, à l’élaboration d’un protocole de collaboration, au soutien aux parents ou encore au suivi de l’évolution des connaissances en ce domaine.

Toutefois, ces mesures risquent d’avoir peu d’effet si on ne procure pas aux intervenantes et intervenants les conditions nécessaires à leur réalisation. « Dans le cas du personnel enseignant, on ne peut pas croire que leur participation à la concertation, aux activités de formation, au suivi des interventions ainsi que les activités d’observation du comportement de ces élèves ou la transmission d’informations aux autres intervenants pourront se faire sans qu’on y consacre du temps », a souligné la présidente de la FSE, Johanne Fortier.

Celle-ci a de plus fait valoir que le raffinement de l’intervention auprès de ces élèves appelle un ajout de ressources. « Il serait illusoire de penser que les ressources additionnelles qui entreront dans le réseau scolaire à compter de l’an prochain pourront entièrement y contribuer. Par exemple, les 260 ressources professionnelles additionnelles qui seront engagées par les commissions scolaires l’an prochain représentent à peine une ressource par quinze établissements scolaires », a fait remarquer madame Fortier. Rappelant que la dernière entente intervenue privilégie l’intervention précoce auprès des élèves en difficulté, la présidente de la FSE a mentionné que le volet curatif exige également des ressources et qu’il serait donc difficile, à court terme, de concilier le soutien aux élèves et la prévention sans investir.

Pour information :

Luc Joncas
Tél. : (418) 649-8888