Sylvain Simard à l’éducation

30 janvier 2002

Nouveau ministre, même gérance ?

Québec, le 30 janvier 2002 – Réagissant à la nomination d’un nouveau ministre responsable de l’éducation, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, après avoir souhaité bonne chance au nouveau titulaire, s’est inquiétée des termes dans lesquels son mandat lui avait été confié. Pour les enseignantes et enseignants des commissions scolaires, une « gestion du réseau axée sur les résultats » s’est souvent traduite par une déshumanisation de l’appareil, par la considération des objectifs de financement avant les besoins des populations scolaires et du personnel des écoles.

Quant au départ de François Legault, souhaité par de plus en plus d’enseignantes et d’enseignants, Mme Fortier a dit espérer que son successeur témoignerait dans les mots mais aussi dans les gestes d’une plus grande considération pour le personnel enseignant. La revalorisation de l’éducation, souhaitée par le premier ministre, passe aussi par la juste considération de l’apport des professeurs. Les malheureuses déclarations de François Legault minimisant de façon outrancière la charge de travail enseignante avaient heurté de plein fouet un personnel dévoué à sa mission.

Encore président du Conseil du trésor, Sylvain Simard avait décrété que la revendication enseignante pour l’équité salariale n’en était pas vraiment une, mais plutôt un prétexte pour obtenir des augmentations indues. Maintenant qu’il est ministre de l’Éducation, la FSE espère avoir plus de temps pour lui expliquer la véritable nature des enjeux et que de réduire les correctifs nécessaires pour les enseignantes à partir d’une enquête bidon ne sera jamais acceptable pour le personnel enseignant.

Les enseignantes et enseignants du Québec, faut-il le rappeler, tant francophones qu’anglophones, boycottent depuis novembre la réforme de l’éducation, et depuis janvier les sorties éducatives et les activités parascolaires qui ne sont pas expressément prévues à leur tâche. Ils réagissent ainsi à la volonté gouvernementale de les priver des correctifs salariaux qui devraient leur être versés au titre de l’équité salariale.

Pour ce qui est des autres fonctions ministérielles qui ont été modifiées aujourd’hui, Mme Fortier constate, comme beaucoup d’observateurs, une augmentation importante de la taille du Conseil des ministres, l’arrivée de beaucoup de nouvelles et nouveaux et l’accent mis sur les régions, des considérations qui permettent d’anticiper, à la lumière de la réglementation électorale, un scrutin général dans un horizon assez rapproché.

Enfin, la FSE se réjouit de voir pour la première fois une femme accéder à la présidence de l’Assemblée nationale. Mme Louise Harel avait défendu avec succès la Loi sur l’équité salariale, une loi dont l’application est encore incertaine, chez les enseignantes, bien sûr, mais aussi dans le secteur privé, notamment par le recours abusif à la sous-traitance.


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