Réussite scolaire des garçons

24 août 2011

Montréal, le 24 août 2011. – « Alors que le taux de décrochage scolaire des garçons avoisine les 25 % et que se développe une industrie du décrochage scolaire à l’extérieur de l’école, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) préfère laisser tout un chacun faire l’école au lieu d’utiliser les stratégies gagnantes que propose le personnel de l’éducation pour améliorer la réussite scolaire des garçons. Nous demandons que le ministère mise sur la lecture-écriture jugée comme étant la mesure la plus efficace selon la recherche et qu’il ajuste le programme de formation de l’école québécoise en conséquence. Il faut faire à l’école ce qui doit être fait à l’école. »
Voilà le message qu’ont lancé les représentantes et les représentants de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et de ses fédérations du réseau scolaire, soit la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ).

Une modification mineure qui génère une approche différente
La CSQ et ses fédérations réclament donc du MELS qu’il revoie des éléments du Programme de formation de l’école québécoise – éducation préscolaire, enseignement primaire de façon à y inclure des composantes liées à l’apprentissage de la lecture-écriture et fondées sur l’ensemble des recherches en éducation et des expériences terrain ayant donné des résultats probants tant au Québec que dans d’autres pays.
Le taux de diplomation des garçons à la fin du secondaire, soit à l’âge de 17 ans, s’établit à 49,1 % comparativement à 62,2 % pour les filles ; il faut donc passer à l’action. « Il ne suffit pas d’insister sur le plaisir de la lecture comme le fait le MELS pour améliorer la réussite des garçons, encore faut-il que les enfants soient capables de lire dès le premier cycle du primaire. Nous savons aujourd’hui que le plan gouvernemental pour favoriser la lecture et l’écriture n’a pas donné les résultats escomptés. Constatant les difficultés rencontrées en lecture-écriture par nos élèves, pourquoi le MELS n’en tient-il pas compte dans son Continuum en lecture, pour lequel il donne des formations dans tout le Québec ? », ajoute la présidente de la FSE-CSQ, Mme Manon Bernard.

Prendre la mesure dès le premier cycle
Les recherches démontrent clairement que l’écart entre les filles et les garçons commence à se former dès le passage de la 1re à la 2e année du primaire, pour atteindre l’équivalent d’une année complète d’études à l’âge de 15 ans en faveur des filles. Chez les élèves qui décrochent, plus des trois quarts n’ont pas de compétences suffisantes à ce chapitre pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle, d’où la nécessité d’intervenir dès le premier cycle.
L’habileté à lire et à écrire est un facteur capital de la réussite scolaire. À tel point que les principales difficultés des élèves ayant des problèmes d’apprentissage relèveraient à 90 % de la lecture et de l’écriture, selon les données du MELS. Malheureusement, ce dernier s’appuie sur une philosophie qui ne prend pas en compte toute l’approche phonémique, soit la nécessité d’apprendre à l’élève à décoder, à faire le lien entre les sons qu’il entend et les lettres qu’il voit. Le ministère ne s’appuie que sur le développement du goût de lire, ce qui est important mais nettement insuffisant.

L’intervention rapide, une clé de la réussite
Pour la CSQ et ses fédérations, il est évident que le fait de décrocher n’est pas décidé en une journée et que ce processus prend racine au primaire, voire même au préscolaire. Il commence, dans la plupart des cas, par des échecs scolaires, des retards ou du redoublement. Il est renforcé par des situations personnelles et familiales contraignantes et incontrôlables.
Dès le préscolaire, des activités spécifiques peuvent permettre de dépister les élèves à risque et de leur donner des outils qui leur permettront d’entrer plus aisément dans l’apprentissage difficile de la lecture. Si ces activités n’ont pas été suffisantes, lorsque l’enseignant de première année note des difficultés d’apprentissage de la lecture chez certains enfants, il devient essentiel de prévoir des interventions le plus rapidement possible.
« Malgré cette intervention rapide, il y aura encore des élèves qui n’auront pas fait de progrès suffisants. C’est à ce moment que doivent intervenir des ressources professionnelles spécialisées. Ces enfants devraient pouvoir être diagnostiqués et obtenir l’aide appropriée rapidement. Les professionnelles et les professionnels choisiront des méthodes efficaces et reconnues auprès des élèves ayant des difficultés d’apprentissage ou étant considérés à risque en raison de leur milieu de vie », ajoute la vice-présidente de la FPPE-CSQ, Mme Johanne Pomerleau.

Un message à la ministre de l’Éducation

« Nous interpellons la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, pour lui demander les ajustements nécessaires au programme et l’exploration d’un modèle d’intervention judicieux. Nous souhaitons convenir avec elle d’un plan d’action afin de favoriser la réussite des garçons et de mobiliser les ressources éducatives pour y arriver », conclut le président de la CSQ, Réjean Parent.
Profil des organisations
La CSQ représente plus de 180 000 membres, dont plus de 100 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La FSE-CSQ représente quelque 60 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires du Québec à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes.
La FPPE-CSQ représente plus de 6 800 membres travaillant dans des services d’aide aux élèves, des services pédagogiques et des services administratifs, répartis dans la grande majorité des commissions scolaires francophones, anglophones, Crie et Kativik du Québec.
 

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