Réforme en éducation

17 mars 2005

Un ultime cri du coeur qui doit être pris au sérieux

Montréal, le 17 mars 2005 – Avant que ne s’amorce l’implantation de la réforme au secondaire, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Mme Johanne Fortier, et la vice-présidente de la FSE, Mme Paula Duguay, ont fait état ce matin des engagements ministériels absolument nécessaires avant le 1er mai 2005 dans ce dossier.

Un bilan critique des conséquences de la réforme sur les élèves

La première cohorte de jeunes issus de la réforme est à compléter actuellement sa sixième année et entrera au secondaire en septembre prochain. Pour s’assurer que la réforme répond aux objectifs promis, le ministère de l’Éducation (MEQ) doit impérativement s’engager à procéder à l’analyse de l’état des lieux, notamment en faisant une évaluation systématique et rigoureuse des effets de celle-ci sur les apprentissages des élèves au primaire, et s’engager à apporter les correctifs nécessaires.

En conséquence, la FSE exige, pour le préscolaire et le primaire, que l’année scolaire 2005-2006 soit un temps de consolidation, ce qui permettrait de corriger les principales lacunes identifiées, par exemple, l’absence de suivi et d’accompagnement des enseignantes et enseignants.

Pour le secondaire, l’année scolaire 2005-2006 doit être une année supplémentaire d’appropriation de la réforme. Cette période permettra au MEQ de rencontrer les exigences minimales que sont la formation jugée insuffisante et inadaptée du personnel enseignant, l’absence de manuels scolaires, la non-disponibilité de l’instrumentation comme les échelles de compétences et la non-disponiblité de locaux adaptés au niveau des sciences.

« Déjà, il y a un an, nous demandions de procéder à un bilan critique de la réforme afin de s’assurer de corriger les problèmes du primaire, de voir à sa consolidation pour éviter de refaire les mêmes erreurs au secondaire », a expliqué Mme Fortier.

Des constats inquiétants, des interventions nécessaires

Pour la FSE, il y a nécessité, voire urgence, de revoir l’évaluation des apprentissages, particulièrement en lien avec la baisse des exigences qui en découle, notamment par la promotion automatique des élèves n’ayant pas les acquis pour passer au niveau supérieur. Conséquemment, la FSE s’attend à ce que le ministère instaure un comité conjoint MEQ-FSE pour le 1er mai 2005, dans le but de résoudre les principales difficultés en évaluation des apprentissages. Le MEQ doit mettre de l’avant des solutions concrètes, en établissant des mesures de remédiation pour les élèves qui ont des difficultés, par exemple le maintien des cheminements particuliers de formation au secondaire.

De plus, en raison d’une confusion généralisée et d’une pertinence contestée, la FSE demande au ministre Fournier de suspendre l’évaluation des compétences transversales chez les élèves.

« Après de nombreuses démarches infructueuses auprès du ministère de l’Éducation, les enseignantes et enseignants lancent aujourd’hui un ultime cri du cœur qui doit être pris très au sérieux par le ministre de l’Éducation. L’édifice de la réforme est très fragile au primaire. Si on l’implante tel quel au secondaire, immanquablement, ça va s’écrouler » a déclaré Johanne Fortier.

La FSE tiendra une consultation auprès de ses membres quant à l’application d’un plan de résistance si elle ne devait pas obtenir les engagements demandés avant le 1er mai 2005.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) est une organisation formée de l’ensemble des syndicats d’enseignement des commissions scolaires francophones du Québec. Elle représente plus de 80 000 enseignantes et enseignants à l’éducation préscolaire, à l’enseignement primaire et secondaire, de même qu’aux secteurs de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle. La FSE est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

 

Source : Sylvie Lemieux

Attachée de presse de la FSE (CSQ)

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