Réaction de la FSE à l’appel du ministre de l’Éducation
6 novembre 2001
Oui aux discussions, mais la pression continue
Québec, le 6 novembre 2001 – Réagissant aux propos que le ministre de l’Éducation a tenus en début d’après-midi, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ), Mme Johanne Fortier a invité à son tour le ministre à respecter ses obligations, celles que lui impose la Loi sur l’équité salariale, adoptée par le Parti Québécois le 21 novembre 1996. Les employeurs québécois ont jusqu’au 21 novembre pour présenter à la Commission de l’équité salariale leur plan pour assurer l’équité salariale entre les emplois féminins et masculins, et le gouvernement du Québec devrait donner l’exemple aux employeurs privés plutôt que de chercher à se soustraire à ses obligations ou à les reporter dans le temps.
La FSE a l’intention d’expliquer au Conseil des services essentiels, si elle est éventuellement convoquée, que les moyens de pression, clairement pour certains, ne se situent pas dans l’illégalité et n’ont pas pour effet de priver les élèves de leurs droits. La FSE estime que les moyens de pression qui ont commencé à se déployer hier constituent des inconvénients moins sérieux pour le développement des élèves que la vision du gouvernement qui voudrait limiter à 35 heures par semaine la tâche enseignante, à l’encontre de toutes les études qui la situent au-dessus des 40 heures par semaine.
Les porte-parole de la FSE se disent aussi prêts à continuer les discussions sur le dossier de l’équité salariale des enseignantes et enseignants, tant sur la durée que sur la valeur de l’emploi d’enseignement, mais regrettent que l’intervention d’aujourd’hui du ministre de l’Éducation n’ait pas permis de dégager d’avenues de solutions. Ils mettent aussi le ministre en garde contre l’utilisation éhontée d’une pseudo-étude ministérielle, qui relève de tout sauf de l’équité salariale. Le ministre a invoqué les résultats de cette étude où, dit-il, une cinquantaine de directions d’école auraient eu de la difficulté à trouver que les enseignantes et enseignants travaillent 35 heures par semaine.
Ces déclarations provocatrices et le manque d’ouverture dans les discussions n’incitent pas la Fédération à retarder l’exécution de son mandat de protestation nationale d’une demi-journée, qui devrait être exercée le 15 novembre, soit 25 années, jour pour jour, après l’accession du Parti Québécois au pouvoir en 1976. Le ministre de l’Éducation a beau appeler les enseignantes et enseignants à surseoir à leurs moyens de pression, la meilleure façon d’assurer le retour à un climat serein dans les écoles serait une ouverture réelle aux tables de discussions et un échéancier qui respecterait les prescriptions de la Loi sur l’équité salariale. Après neuf années de travaux, il est temps que le dossier de l’équité salariale des enseignantes et enseignants connaisse son dénouement. L’expérience démontre que sans pression, le dossier stagne.
Pour information :
Jean Laporte
418.563.7193