quité salariale des enseignantes
28 novembre 2001
La FSE refuse de troquer le droit à l’équité salariale et maintient la pression
Québec, le 28 novembre 2001 – Il y a une semaine, le président du Conseil du trésor accusait les syndicats d’enseignants de profiter de la démarche d’équité salariale pour y mêler une revendication… autre. Le Conseil fédéral de la Fédération des syndicats de l’enseignement, en réunion hier à Laval, lui rétorque que c’est plutôt le gouvernement qui tente actuellement de mêler d’autres sujets aux discussions sur l’équité salariale, en voulant troquer la pleine reconnaissance de ce droit contre un alourdissement de la tâche enseignante.
Les pourparlers ont donc cessé jeudi dernier parce que le gouvernement s’entêtait à vouloir obtenir une contrepartie à la reconnaissance de toute la tâche enseignante, se plaçant ainsi sur le terrain de la négociation traditionnelle plutôt que sur celui d’une démarche pour atteindre l’équité salariale.
À l’évidence le gouvernement, recourant à toutes les arguties, refuse de s’acquitter de ses obligations légales et sociales à l’endroit du personnel enseignant. L’ineffable président du Conseil du trésor avançait même : « Le conflit, le différend, que nous avons avec la CSQ, concerne l’évaluation du temps de travail et le salaire des enseignants c’est une tout autre question ». Oui, Monsieur le Ministre, quand on parle d’équité salariale, il est possible qu’on parle de salaire ! Quant aux heures de travail, ce sont les porte-parole de son propre ministère qui ont tenu, dès l’étude conjointe de 1996, à la mêler au dossier. Faut-il rappeler une fois de plus que cette étude n’avait d’autre but de vérifier que les enseignantes travaillaient autant que leurs collègues du secteur public, ce qui fut démontré en 1996 et validé par les experts embauchés par les deux parties après l’entente provisoire de décembre 1999.
Les syndicats enseignants se sont donc mis hier en mode « résistance » et ont réitéré à l’unanimité leur adhésion au plan d’action déjà annoncé qui inclut le strict respect des conventions collectives, le boycott des activités bénévoles autres qu’humanitaires, le gel du développement de la réforme, des manifestations publiques et, à compter de janvier, le boycott des activités parascolaires et des sorties éducatives, selon des modalités à déterminer.
Si le gouvernement tient à négocier les conditions de la tâche enseignante, il devra donc le faire dans le contexte d’une prochaine ronde de négociation, selon des paramètres connus, à un moment où les parties pourront bénéficier d’un meilleur équilibre que celui que fournit le cadre actuel de la Loi sur l’équité salariale, qui semble permettre aux employeurs toutes les pirouettes pour se soustraire à leurs obligations.
En conclusion, pour les enseignantes et enseignants, même le processus « amélioré » pour réaliser l’équité salariale au sein des secteurs public et parapublic demeure insatisfaisant, tant que l’employeur gouvernemental gardera toute latitude de n’appliquer qu’une partie des résultats de la démarche, qu’une partie des correctifs salariaux nécessaires, sous prétexte d’une pondération arbitraire et injuste des heures effectivement travaillées, ou unilatéralement considérées comme requises. C’est l’essentiel du différend dont les déclarations du ministre Simard démontrent qu’il restait entier.
Pour information :
Jean Laporte
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