Passer de la parole aux actes

9 mars 2020

Que vous ayez repris le travail aujourd’hui ou la semaine dernière, j’espère que la relâche vous a permis de vous reposer un peu! Du côté du gouvernement Legault, la semaine démarre en trombe, puisque son budget sera présenté demain. Vous le savez, François Legault est au pouvoir depuis un an et demi déjà. Il a été élu en promettant du changement et un redressement important en éducation. La CAQ a notamment promis davantage de services pour les élèves, une meilleure rémunération pour les enseignantes et enseignants, une amélioration de leurs conditions de travail ainsi qu’une valorisation de leur profession. Alors que le gouvernement nage dans les surplus, les enseignantes et enseignants qui portent l’école à bout de bras attendent encore la concrétisation de ces engagements qui auraient des impacts directs sur leur quotidien.
Le gouvernement a magistralement manqué l’occasion pour les réaliser en déposant des demandes patronales insultantes pour le personnel enseignant. Jean‑François Roberge a reconnu à Tout le monde en parle que son point de départ initial était trop bas dans le contexte des besoins actuels. Alors, si l’éducation se situe réellement dans le haut de sa liste de priorités, le gouvernement doit profiter du budget de demain pour rectifier le tir. Il doit réaliser que, si des écoles saines et fonctionnelles sont nécessaires, la réussite des élèves passe d’abord et avant tout par le travail qui s’effectue dans la classe, avec les enseignantes et enseignants en premier lieu.
Ce budget doit contenir des sommes suffisantes pour alléger la composition de la classe avec l’ouverture de classes spéciales et une diminution de ratios adaptée aux réalités des milieux. Il doit aussi prévoir le financement des services nécessaires pour répondre aux besoins des élèves. Il doit contenir des mesures pour contribuer à résorber la pénurie, notamment en ajustant le salaire du personnel enseignant suivant son engagement électoral. Il doit préserver sa formation professionnelle en finançant adéquatement les petites cohortes présentes dans plusieurs régions du Québec et soutenir la formation générale des adultes par l’ajout de services aux élèves.
Monsieur Legault, les enseignantes et enseignants attendent un signal clair de votre part en faveur de l’éducation. Demain, lors de ce budget d’abondance, vous devrez démontrer par des gestes concrets que l’éducation est votre réelle priorité.
Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ