Paroles, paroles, paroles…
9 février 2017
Cette année, c’est sous le thème Grâce à vous, je grandis, je réussis! que se déroule la Semaine des enseignantes et des enseignants. C’est un slogan qui correspond très bien à ma vision de la profession enseignante et au message que nous véhiculons depuis plusieurs années à l’aide notre campagne Prof, ma fierté! Grâce au travail exceptionnel des profs du Québec, nos élèves, jeunes ou moins jeunes, grandissent de plusieurs façons. Bien sûr, ils acquièrent des connaissances et des compétences, mais ils grandissent aussi en tant que citoyens et deviennent de meilleurs êtres humains. Pour ce travail si important et exigeant, je vous remercie du fond du cœur!
Par contre, quand je pense au fait que cette semaine de valorisation de notre magnifique profession est une initiative du ministère de l’Éducation, je ne peux m’empêcher de fredonner, au fond de moi, un air bien connu de Dalida : Paroles, paroles, paroles… Et quand, en plus, je relis le communiqué émis par le Ministère, là, carrément, ça me renverse.
Dans le communiqué en question, le ministre Sébastien Proulx affirme que « la compétence et le dévouement du personnel enseignant doivent être mis en valeur ».
Paroles, paroles, paroles… Vraiment, comme le chante un autre artiste connu, tous ces mots, ce ne sont que des mots…
À la première opportunité qu’il a eue de respecter l’opinion et la compétence du personnel enseignant dont il fait l’éloge, le ministre a plutôt agi de façon cavalière et précipitée. Sans consulter les profs, il a pris la décision de ramener, dès septembre prochain, le cours d’éducation financière. Et malgré une sortie publique commune des trois organisations qui représentent les 100 000 enseignantes et enseignants du Québec, qui lui demandent de prendre le temps de faire les choses correctement, il refuse de corriger le tir.
Vous le savez, une politique sur la réussite éducative sera connue au cours des prochains mois. Elle témoignera des réelles intentions des libéraux en éducation. Souhaitent-ils travailler à la pièce pour implanter des mesures électoralistes, ou travailler avec les profs à la mise en place de mesures qui auront un impact réel et durable dans les salles de classe? En cette semaine qui vise à reconnaître l’apport essentiel et la compétence des profs, souhaitons que le ministre choisisse la seconde option.
D’ici à ce que nous ayons des réponses à nos questions, continuons de faire ce que nous faisons avec cœur et passion, enseigner!
Je souhaite de tout cœur que cette Semaine des enseignantes et des enseignants soit l’occasion pour la population du Québec de prendre conscience de la qualité et de l’importance du travail que vous accomplissez pour préparer, jour après jour, le Québec de demain.
À vous toutes et tous, merci!
Josée Scalabrini
Présidente de la FSE