Parce que nous avons la réussite à coeur ! »

26 février 2003

Coup d’envoi de la négociation sectorielle pour les enseignantes et enseignants

Québec, le 26 février 2003. — C’est avec en tête, et à cœur, la réussite des élèves que les enseignantes et enseignants des commissions scolaires francophones et anglophones du Québec entament aujourd’hui la négociation pour le renouvellement de l’entente nationale qui régit leurs conditions de travail.

Ce premier dépôt syndical indique les grands axes de la revendication enseignante : améliorer les services aux élèves les plus fragiles, et le soutien à celles et ceux qui leur enseignent, pour du même coup améliorer les conditions d’apprentissage de tous les autres élèves. Les demandes syndicales ciblent aussi le financement de ces services : tout le personnel enseignant prévu aux règles budgétaires doit effectivement être embauché et le financement aux élèves handicapés ou en difficulté devrait leur être consacré en exclusivité. Le financement de l’éducation préscolaire aux élèves de quatre ans des milieux défavorisés devrait aussi être garanti.

« Notre revendication, qui se fonde sur deux larges consultations auprès de nos membres, a indéniablement un caractère social », soutiennent Johanne Fortier et Ardèle Warr, présidentes de la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ) et de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec. La FSE et l’APEQ regroupent les 80 000 enseignantes et enseignants francophones et les 8 000 membres qui œuvrent pour les commissions scolaires anglophones.

« Nous voulons resserrer le processus d’identification des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, pour qu’ils bénéficient le plus tôt possible du soutien dont ils ont besoin, et limiter l’intégration du nombre d’élèves en difficulté dans un groupe », a commenté Johanne Fortier, qui ajoute qu’il faut assurer un meilleur suivi aux dossiers de ces élèves, d’une année à l’autre, d’un cycle à l’autre, et aussi entre le primaire et le secondaire.

Avec la promotion de plus en plus automatique, sans mesure alternative réelle à cette suppression du redoublement, il est de plus en plus difficile de maintenir un enseignement de qualité pour l’ensemble des élèves.

Pour Ardèle Warr, « il faut assurer l’engagement d’un nombre minimum d’enseignantes et d’enseignants en orthopédagogie, qui pourront permettre à leurs élèves de rester à niveau avec les autres élèves du groupe où ils sont intégrés. »

Les deux associations enseignantes croient aussi que des mesures plus générales doivent s’adresser à l’ensemble des élèves, pour favoriser la réussite. Elles désirent que le programme de réduction progressive du nombre d’élèves par groupe, qui s’est arrêté à la deuxième année, se poursuive dans les autres cycles du primaire et au secondaire. « Il nous faut aussi contrer le foisonnement anarchique des groupes à plus d’une année d’études », ajoute Mme Fortier, « et limiter le nombre de groupes que les enseignants spécialistes doivent voir, pour qu’ils aient plus de temps à consacrer à leurs élèves. »

Pour ce qui est de la formation professionnelle et de la formation des adultes, l’amélioration des services offerts passe par la stabilisation des équipes enseignantes, par le biais de l’instauration ou de l’amélioration des mécanismes pour générer des contrats à temps plein et à temps partiel. « Il faut poursuivre dans la voie où nous nous sommes engagés à la dernière ronde », a précisé Ardèle Warr.

Ce premier dépôt syndical lance la négociation sectorielle, que les syndicats avaient accepté de décaler d’un an, pour permettre l’atteinte d’un dénouement heureux et rapide dans le dossier de l’équité salariale. Un deuxième dépôt sectoriel, plus technique, suivra. Les questions d’intérêt plus général, comme les salaires, les régimes de retraite et les congés parentaux font habituellement l’objet d’un dépôt plus tardif, après concertation des principaux intervenants syndicaux des secteur public et parapublic. L’entente nationale en vigueur se termine en juin 2003.

Les deux fédérations enseignantes ont publié sous le titre « … parce que nous avons la réussite à cœur ! » un court dépliant, disponible sur le site de la FSE (www.fse.qc.net) pour sensibiliser leurs membres, mais aussi les parents, les commissions scolaires et les divers groupes d’intérêt au caractère social de leur revendication.

Pour information

Jean Laporte, FSE (CSQ) (418) 649-8888, poste 3107 (bureau)
(418) 563-7193 (cell.)

Ronald Hughes, APEQ (514) 694-9777 (bureau)
(514) 234-8571 (cell.)