Palmarès des écoles
31 août 2000
Un exercice stérile
Québec, le 31 août 2000 – Réagissant à la publication d’une liste des « écoles à risque » dans les médias, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Johanne Fortier, a soulevé le caractère stérile et même contre-productif d’une telle compréhension de l’évaluation. « Nous avons rarement pu constater une telle incohérence entre le discours et la pratique. Alors que le ministre met de l’avant une réforme qui mise sur la collaboration et la concertation entre les intervenantes et intervenants, qui met de l’avant des approches pédagogiques caractérisées par l’entraide et la coopération, il recourt à des moyens où prime la compétition, a commenté madame Fortier.
« La culture d’affaires, qui encourage la compétition et vise à écraser les adversaires, n’a pas sa place dans le monde de l’éducation où l’ensemble des intervenantes et intervenants doivent travailler à un même but, la réussite du plus grand nombre d’élèves. En ce sens, si une école a un certain succès, elle doit être invitée à faire connaître sa stratégie gagnante et non pas à la cacher comme pourrait l’y inciter une approche compétitive », a déclaré madame Fortier.
Selon la porte-parole de la FSE, ces palmarès n’ont que des effets démotivants sur les enseignantes et enseignants, les parents et les élèves de ces écoles. De telles données brutes, lancées publiquement sans la moindre analyse, ne suggèrent aucun moyen concret pour supporter les élèves et leurs enseignantes et enseignants dans leur démarche d’apprentissage.
Commentant les plans de réussite, et non d’affaires, que les écoles seront appelées à élaborer, madame Fortier a tenu à préciser qu’il s’agit d’une approche prometteuse en autant que ces plans de réussite tiennent compte du projet éducatif de l’école, de l’ensemble des composantes de sa mission et qu’ils lui permettent d’obtenir les ressources nécessaires à l’atteinte de ses objectifs. « Nous ne sommes pas opposés à l’évaluation, mais nous nous opposons à toute forme d’évaluation qui n’aurait pour fins que de trouver des boucs émissaires ou d’établir des palmarès aussi inutiles que celui rendu public aujourd’hui », a conclu la présidente de la FSE.
Luc Joncas, agent d’information
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