Nouveau régime pédagogique

11 février 2005

Le ministère de l’Éducation abdique à ses responsabilités

Québec, le 11 février 2005 – La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Mme Johanne Fortier, déplore plusieurs nouvelles mesures qui sont inscrites dans le nouveau régime pédagogique.

En effet, comme la FSE l’a mentionné sur toutes les tribunes, plusieurs éléments du régime pédagogique confirment les dérives actuelles du système d’éducation. Pour la FSE, les nouveaux parcours de formation offerts dès la fin de la deuxième année du secondaire aux élèves éprouvant de grandes difficultés sont la démonstration du manque de volonté du ministère de l’Éducation à prendre ses responsabilités envers ces élèves. « À défaut d’investir dans des mesures favorisant la réussite et l’augmentation du taux de diplomation, qui est actuellement en chute libre, le ministère propose plutôt de réduire les exigences de formation des élèves en difficulté pour diplômer plus d’élèves. C’est une abdication totale des responsabilités du ministère. Pourtant, la formation qu’ils auront reçue ne sera pas pleinement qualifiante puisqu’il est question de métiers non spécialisés ou semi-spécialisés dans le régime pédagogique. Le ministre de l’Éducation est-il en train de nous dire qu’il effectuera, dès la fin de la deuxième année du secondaire, une sélection parmi les élèves, à savoir ceux que l’État instruit et ceux que l’on enverra vivoter sur le marché du travail ? », s’est insurgée Mme Fortier.

De plus, la FSE s’inscrit totalement contre l’enseignement de l’anglais dès la première année du primaire. Après avoir consulté les enseignantes et enseignants et à la lumière de nombreuses recherches en éducation, la FSE arrive à la conclusion évidente que l’enseignement de l’anglais dès la première année du primaire va à l’encontre des principes pédagogiques de l’apprentissage du français. « Le ministre Reid a choisi d’imposer un engagement électoral de son parti sans en mesurer les fondements pédagogiques. L’apprentissage du français vient de subir un recul inquiétant. Pour apprendre adéquatement l’anglais, d’autres moyens pédagogiques s’avèrent plus efficaces, sans pourtant nuire à l’apprentissage du français », a déclaré Mme Fortier.

La FSE évalue également que le nouveau régime pédagogique ne changera strictement rien quant aux difficultés liées à l’implantation de la réforme. « Il reste encore au ministère énormément de travail à faire à ce sujet, sans quoi la réforme deviendra tout simplement impraticable », de conclure Mme Fortier.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) est une organisation formée de l’ensemble des syndicats d’enseignement des commissions scolaires francophones du Québec. Elle représente plus de 80 000 enseignantes et enseignants à l’éducation préscolaire, à l’enseignement primaire et secondaire de même qu’aux secteurs de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle. La FSE est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Source : Sylvie Lemieux

Attachée de presse de la FSE-CSQ

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