Nos meilleurs vœux pour 2021

1 janvier 2021

Je souhaite offrir aux enseignantes et enseignants de tous les secteurs d’enseignement et de toutes les régions du Québec nos meilleurs vœux de santé et de bonheur pour 2021. Que cette nouvelle année nous protège toutes et tous, et qu’elle nous fasse éventuellement sortir de cette crise en nous rapprochant collectivement d’un semblant de normalité. Qu’elle nous donne l’occasion d’accompagner le plus d’élèves possible vers la réussite, et qu’elle nous amène à faire ce que nous aimons le plus faire, c’est‑à‑dire enseigner. Et surtout, que 2021 nous permette de reprendre notre souffle afin de pouvoir nous concentrer sur l’essentiel. Je profite de l’occasion pour offrir nos vœux à trois personnes qui seront très importantes cette année pour le personnel enseignant.
Tout d’abord, à François Legault, je souhaite de trouver les mots et les gestes permettant de démontrer toute sa bonne foi au personnel enseignant, et que ceux‑ci soient sincères et témoignent d’une réelle reconnaissance à son endroit. Je voudrais également qu’il prenne le pouls de la situation afin d’avoir l’heure juste au regard de la négociation des enseignantes et enseignants, qui n’a jamais pris son envol faute de mandat, contrairement à ce qui a souvent été véhiculé sur la place publique. Comme politicien, il pourrait aspirer à faire autrement, à se placer en mode échange avec les syndicats plutôt qu’en mode confrontation. Des déclarations décevantes et injustifiées ont été formulées à notre endroit, en tant que syndicat, lesquelles cultivent les préjugés que son gouvernement cherche habilement à entretenir et qui ne correspondent en rien à la réalité ou à notre façon de faire du syndicalisme. Je pense qu’il gagnerait beaucoup à mieux nous connaître.
J’espère donc qu’en 2021, le premier ministre du Québec vienne à notre rencontre et accepte de chercher des solutions avec nous plutôt que de se servir des syndicats comme boucs émissaires pour tenter d’imposer une entente qui ne tiendrait pas compte des réels besoins du quotidien. Au lieu de parler à tort de résistance syndicale, il constaterait plutôt que les enseignantes et enseignants que nous représentons exercent un syndicalisme de proposition qui permet d’établir un véritable dialogue pour améliorer la situation. Or, avoir des échanges d’idées, ça demeure sain et essentiel à nos yeux, tout comme la reconnaissance de la valeur de notre travail et de ses grands défis en temps de pandémie et de pénurie.
À la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, je souhaite qu’en tant que femme de tête qui a l’estime de ses pairs, elle sache trouver la voie de passage qui permettra à ce gouvernement de prouver au personnel enseignant que ce n’était pas que de belles promesses électorales en l’air lorsque son parti disait vouloir revaloriser la profession enseignante. Elle a tout en son pouvoir pour faire avancer les discussions et permettre de conclure une entente satisfaisante qui améliorera significativement à la fois le quotidien des élèves et celui des enseignantes et enseignants. Elle possède les clés pour redonner un élan plus que nécessaire à la profession enseignante et prouver qu’en priorisant l’éducation, on va à l’essentiel et on favorise l’égalité des chances pour toutes et tous au Québec. Pour ce faire, les porte-paroles aux tables de négociation auront besoin de recevoir des mandats francs et porteurs d’espoir, ce qui n’est pas le cas depuis mars alors que le gouvernement avait insisté pour poursuivre la négociation.
Enfin, je ne peux oublier notre ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Beaucoup a été dit depuis des mois sur les défis rencontrés en éducation durant la pandémie, et ce n’est pas fini. Le ministère de l’Éducation est à mes yeux l’un des plus exigeants et complexes à diriger, et l’instabilité qu’on a pu y vivre depuis 20 ans en témoigne. Les difficultés éprouvées bien avant l’arrivée de cette pandémie ont été accentuées, et la souffrance dans nos établissements désuets se fait sentir au plus haut point. Nous savons que la situation est inédite, mais les enseignantes et enseignants vivent avec l’impression qu’on ne voit pas venir les étapes cruciales de l’année scolaire, que les consignes sont confuses, voire incohérentes, et que rien ne se prévoit à temps. Les solutions concrètes ne sont pas au rendez-vous ou arrivent tardivement pour soulager le quotidien des élèves, des familles et du personnel de l’éducation.
Je vais donc souhaiter à notre ministre de faire confiance aux gens du terrain et d’être à l’écoute des enseignantes et enseignants pour trouver des solutions qui font la différence. En ce sens, je demande aussi au gouvernement d’associer son représentant de l’Éducation au processus de décision de la Santé publique afin qu’elles soient ancrées dans du concret plutôt que de faire les frais d’une méconnaissance du réseau, comme c’est souvent le cas en ce moment.
M. Roberge, je nous souhaite à tous deux des échanges fructueux pour faire avancer nos nombreux dossiers. Plus que jamais, nous avons besoin que l’éducation retrouve la place qui doit être la sienne dans la société.
Dans ce contexte plus que difficile, bonne année 2021 à vous toutes et tous!

Josée Scalabrini, présidente