Les réponses de la ministre sur la réforme scolaire

31 mai 2007

Des premiers correctifs qu’il faut saluer, mais tout n’est pas réglé

Québec, le 31 mai 2007. — « La ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport a pris connaissance rapidement du dossier de la réforme scolaire, a consulté, s’est formée une opinion et est passée à l’action. C’est une attitude que nous saluons. » Tels ont été les premiers commentaires de la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, à la suite de la sortie de Mme Michelle Courchesne et des propos qu’elle a tenus le 29 mai à la Table de pilotage de la réforme scolaire.

« Si tout n’est pas réglé, on peut sentir une volonté politique de s’attaquer à ce qui, hier encore, semblait absolument tabou. Il y a là une attitude pragmatique et réaliste qui est encourageante pour l’avenir » a ajouté Maureen Morris, présidente de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec.

Les deux associations syndicales, qui représentent près de 70 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires, se réjouissent notamment que la possibilité de redoublement, dont elles décriaient l’abolition pratique, soit en voie d’être restaurée pour chacune des années du cycle, freinant ainsi une sorte de « promotion automatique » néfaste.

Le bulletin unique doit aussi être apprécié comme marquant un progrès important par rapport au bulletin par école, même si les syndicats se seraient dits satisfaits d’un bulletin par commission scolaire. Le risque de dérives locales est ainsi écarté. On s’est rendu compte que la décentralisation ne doit pas être un mantra.

Le bulletin uniquement chiffré ne nous paraît pas indispensable. Plus de la moitié des écoles primaires fonctionnaient avec des cotes depuis nombre d’années sans grand problème. Nous avions souligné que le recours aux bulletins chiffrés devait être accessible et qu’il n’était pas contraire aux préceptes et à l’esprit de la réforme scolaire. Nous insistons pour que les outils qui permettront aux professeurs de faire la transition entre les anciens et le nouveau bulletin soient disponibles avant son implantation.

La FSE et l’APEQ avaient dénoncé au début de mai la lourdeur excessive de l’évaluation des compétences transversales. Ces compétences ne seront plus évaluées formellement, mais pourront simplement faire l’objet d’un commentaire de l’enseignante ou l’enseignant, un progrès dans le sens de notre revendication.

Mais tout n’est pas réglé

La ministre dit vouloir que les connaissances fassent l’objet d’une appréciation chaque année, ce qui ferait tomber un autre tabou de la réforme, mais ce n’est qu’une indication, assortie d’une demande d’avis au Conseil supérieur de l’éducation. Nous continuons de penser que la promotion devrait se faire sur une base annuelle et que les connaissances doivent être évaluées à cette occasion, permettant ainsi de situer l’élève par rapport aux objectifs du programme.

Sur les compétences disciplinaires, on peut apprécier le fait qu’elles feront dans le bulletin l’objet d’une reformulation avec des termes plus usuels, mais nous continuons de penser que leur pendant, dans les programmes, devra aussi rapidement être revu, corrigé et réécrit dans le même esprit.

Ce matin, la ministre a beaucoup insisté sur le bulletin, mais tout le processus d’évaluation doit aussi être revu et nous restons sur notre appétit sur cette question, notamment sur les outils comme les échelles de niveaux de compétence qui devront être revus et rendus rapidement disponibles pour le personnel enseignant.

 

Profil de la FSE et de l’APEQ

La Fédération des syndicats de l’enseignement est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec. Elle est formée de la plupart des syndicats d’enseignantes et d’enseignants de commissions scolaires du Québec. Elle compte près de 60 000 membres. Elle négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, qui représente les enseignantes et enseignants des commissions scolaires anglophones. L’APEQ compte près de 8 000 membres.

 

Renseignements

 

Jean Laporte, FSE

Tél. cell. : 418 563-7193

 

Alan Lombard, APEQ

Tél. cell. : 514 894-9585