Les jeunes libéraux passent à côté des vrais enjeux
14 août 2017
À l’occasion du 35e Congrès-jeunes de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, qui aura lieu les 12 et 13 août prochains et où il sera notamment question de la création d’un ordre professionnel des enseignants, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) souhaitent rappeler que ce dossier est maintenant clos et que d’autres moyens sont franchement plus utiles et urgents pour soutenir la réussite dans le milieu de l’éducation.
« Un ordre professionnel vise la protection de la population, qui est ici déjà bien protégée. La profession enseignante est déjà très bien encadrée, notamment avec la Loi sur l’instruction publique, le protecteur de l’élève et la vérification des antécédents judiciaires. Un ordre professionnel ne ferait qu’ajouter une structure supplémentaire inutile, ce dont les enseignantes et les enseignants n’ont vraiment pas besoin pour bien faire leur travail, déjà lourd au plan administratif », a fait savoir Sonia Éthier, première vice-présidente de la CSQ.
La CSQ souhaite rappeler aux Jeunes libéraux que le sujet a été maintes fois débattu lors des dernières années. Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, indiquait d’ailleurs, il y a quelques mois, que la création d’un ordre n’était pas une priorité, écartant alors le sujet des discussions. La récente Politique de la réussite éducative du gouvernement reste également muette sur la création d’un tel ordre.
Une opportunité manquée d’aborder des enjeux prioritaires en éducation
Les organisations syndicales sont d’avis que plutôt qu’à chercher à faire les manchettes à tout prix avec des réformes à l’emporte-pièce, les Jeunes libéraux manquent une opportunité de réfléchir à la mise en place et à l’application de la récente Politique de la réussite éducative du gouvernement et aux moyens concrets pour appuyer la réussite des élèves. Les Jeunes libéraux pourraient également se pencher sur l’accueil et l’intégration des récents demandeurs d’asile pour qui l’accès aux services publics et à l’éducation est primordial.
« Si les Jeunes libéraux désirent valoriser la profession enseignante, ils devraient d’abord penser aux investissements nécessaires dans le système de l’éducation et s’indigner un peu plus de toutes les coupures qui ont eu lieu ces dernières années. On les invite à s’intéresser à des enjeux bien plus prioritaires en éducation, comme l’ajout de ressources professionnelles et de soutien pour les élèves en difficulté, le respect d’un temps minimum prescrit pour l’enseignement de toutes les matières déjà obligatoires comme le français, ou encore la reconnaissance et le respect de l’autonomie professionnelle et du jugement des enseignantes et enseignants dans un contexte de pression à la réussite », a fait savoir Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 100 000 en éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), affiliée à la CSQ, représente plus de 65 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes.