L’éducation est-elle encore une priorité?
24 mars 2023
Mardi dernier, le gouvernement Legault nous a tous conviés à assister à la grande messe des baisses d’impôt. Malgré l’incertitude économique qui plane, malgré tous les problèmes auxquels nous faisons face dans nos écoles et l’opposition généralisée de la société civile – y compris le patronat! – François Legault avait choisi son cheval de bataille.
Il ne s’en est pas caché, c’est le legs qu’il a voulu offrir aux Québécois cette année. Il souhaite « redonner à sa province », si vous me permettez le clin d’œil. Dans ce budget aux airs populistes, il y avait quand même deux bonnes nouvelles pour les enseignantes et enseignants.
Tout d’abord, nous avons appris le report d’une année de l’implantation du nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise et que sa mise en œuvre sera progressive. Nos interventions auprès du ministère et dans les médias ont porté fruit. Nous le demandions depuis plusieurs mois déjà, et la réponse tant espérée est arrivée!
L’autre bonne nouvelle est évidemment l’annonce qu’une centaine de nouvelles écoles s’ajouteront au projet pilote d’aide à la classe. Vous le savez, la FSE y participe avec enthousiasme, et nos membres nous confirment qu’il s’agit d’une mesure appréciée sur le terrain.
Cependant, les réjouissances s’arrêtent là. Nous sommes, encore une fois, devant un gouvernement qui nous promettait de placer l’éducation au sommet de ses priorités et qui finalement ne propose que très peu de mesures structurantes pour relever le principal défi du quotidien des élèves et du personnel enseignant : la composition de la classe.
Si nos interventions répétées ne lui suffisent pas, le ministre de l’Éducation a reçu cet hiver un important rapport de conciliation concernant la composition de la classe. De nombreuses solutions y sont évoquées, dont plusieurs sont en droite ligne avec les positions prises par la FSE dans le passé.
Si le gouvernement veut réellement et sérieusement parler d’éducation et ainsi améliorer le quotidien des élèves et des enseignantes et enseignants, il a entre les mains un petit bijou qu’il a tout intérêt à lire scrupuleusement et à s’en inspirer.
Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ