Le résultat du vote chez les enseignantes et enseignants de commissions scolaires

28 janvier 2000

Un appui sans équivoque à l’entente de principe

Québec, le 28 janvier 2000 – Invités depuis le début de janvier à adopter l’entente de principe intervenue à la fin de décembre, les enseignantes et enseignants de commissions scolaires du Québec ont accepté dans une proportion de 89 % le résultat de la négociation. Il s’était écoulé 20 mois depuis le dépôt des demandes syndicales, en avril 1998.

Le Conseil fédéral de la Fédération des syndicats de l’enseignement a donc ratifié les résultats de ce vote et convenu de lever les moyens de pression mis en place depuis le début de la négociation, notamment le boycott des activités parascolaires et des sorties éducatives non comprises à la tâche, de même que les activités en lien avec la réforme de l’enseignement.

La présidente, Johanne Fortier, a rappelé que ces mesures avaient été suspendues depuis le 21 décembre, en attendant le résultat du vote dévoilé aujourd’hui. « Le niveau général de satisfaction exprimé ne nous surprend pas outre mesure, même s’il est inhabituel. Déjà en décembre c’est à l’unanimité que le Conseil fédéral avait recommandé l’entente de principe », a commenté Mme Fortier. « Nous avons une bonne entente, mais il reste l’important dossier de l’équité salariale à finaliser, et les attentes de nos membres sont grandes et légitimes. Ils nous l’ont répété avec raison », a-t-elle ajouté.

Les salaires

Les paramètres généraux de l’entente cadre intervenue en Front commun prévoient un relèvement des salaires de l’ordre de 9 % sur quatre ans, un gain appréciable par rapport aux 5 % ou au 6 % sur trois ans auxquels le gouvernement avait indiqué vouloir se tenir.

La retraite

Les conditions d’admissibilité à la retraite sont aussi améliorées. De plus, dans le secteur de l’éducation, le personnel à statut précaire ayant eu une tâche annuelle équivalant à 20 % et plus pourra bénéficier d’une année d’admissibilité à la retraite. La formule d’indexation des pensions est aussi améliorée à compter du 1er janvier 2000.

La convention collective des enseignantes et enseignants

Au niveau sectoriel, les enseignantes et enseignants de commissions scolaires ont aussi pu endiguer certaines volontés de décentraliser tous azimuts, préserver la tâche, et les services, tout en consentant certains aménagements d’horaires qui reflètent la réalité de la vie dans les écoles. Mais l’élément probablement le plus déterminant dans l’acceptation de l’entente de principe aura été l’engagement du ministre de l’Éducation à ajouter 1978 postes d’enseignantes et d’enseignants de plus au préscolaire et au premier cycle du primaire au cours des quatre prochaines années, et plus de 800 postes de professionnels en soutien aux activités pédagogiques. L’importante diminution de la taille des groupes d’élèves a été reçue avec satisfaction comme répondant à un besoin manifeste, de même que l’amélioration des règles de formation des groupes, pour les élèves en difficulté.

La FSE en avait fait son cheval de bataille, au nom des élèves en difficulté de plus en plus intégrés en classe régulière. Au début de l’année scolaire, le personnel enseignant avait identifié et signalé 30 000 nouveaux cas d’élèves en difficulté. Les enseignantes et enseignants, au-delà de l’entente de principe qui vient d’être acceptée, voudront s’assurer qu’un suivi correct soit donné à ces nouveaux signalements, que les ressources adéquates soient rendues disponibles et utilisées à cette fin.

L’équité salariale

Même si l’entente intervenue place résolument les enseignantes et enseignants sur la route de l’équité salariale, comme la grande majorité de leurs autres collègues des secteurs public et parapublic, il reste qu’elle n’est que provisoire, et nécessairement incomplète. « Nos membres ont apprécié l’entente dans sa globalité, et les dispositions sur l’équité salariale comme une mesure transitoire. Nous espérons beaucoup des travaux que nous devrons encore mener au cours de la prochaine année. Nos sommes convaincus de pouvoir démontrer au gouvernement toute l’étendue de la tâche enseignante, et toute sa valeur. Ce n’est que lorsque que notre tâche aura été reconnue à 100 %, tant en durée qu’en valeur propre, que nous pourrons réellement parler d’équité salariale pour les enseignantes et enseignants. Ce sera notre priorité cette année, nous restons vigilants là-dessus, et nous rendrons compte régulièrement de nos travaux » a conclu Mme Fortier.

Même appui chez les anglophones

Le personnel enseignant des commissions scolaires anglophones, représenté par l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, a accepté la même entente dans une proportion de 80 %. Le président, Pierre Weber, s’est dit heureux que cette entente scelle un réinvestissement concret dans l’éducation, pour les élèves qui en ont le plus besoin.

Pour information :

Jean Laporte, attaché de presse FSE (CEQ)
(418) 649-8888, poste 3107