Le développement professionnel du personnel enseignant du secondaire

6 mars 2012

La FSE-CSQ a participé le 28 février dernier aux travaux de la Commission de l’enseignement secondaire du Conseil supérieur de l’éducation portant sur le développement professionnel du personnel enseignant du secondaire.
Elle a fait un rappel de ses positions au sujet de la formation continue des enseignantes et enseignants, indissociables d’une affirmation forte de leur autonomie professionnelle et de l’exigence de son respect par les autres acteurs du système éducatif.
 Cela implique que :
 –       tant en période d’insertion professionnelle qu’ultérieurement sous la forme du perfectionnement, la formation continue est une dimension inhérente de l’autonomie professionnelle. Par conséquent, le respect de l’autonomie professionnelle du personnel enseignant constitue le premier facteur de réussite et une condition essentielle à la formation continue.
 –       la participation réelle du personnel enseignant aux décisions, à chacune des étapes du processus de perfectionnement, en est un élément essentiel.
 –       ll n’y a pas d’engagement fécond des enseignantes et enseignants sans liberté, sans confiance, sans reconnaissance de leur expertise par les autorités scolaires et sans la conviction de détenir un certain pouvoir dans le processus.
–       la FSE dénonce fermement tout discours qui voudrait expliquer les difficultés de l’école québécoise par les prétendues lacunes de la formation des enseignantes et enseignants.
La formation continue est une composante de l’exercice de la profession. Les enseignantes et enseignants, dès le début de leur carrière, s’inscrivent dans un processus de formation continue en raison même des adaptations constantes que requiert la profession, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
Le personnel enseignant est le mieux disposé pour procéder à l’identification de ses besoins de formation continue. Il s’est aussi acquitté de cette responsabilité professionnelle avec constance. Lors de l’implantation de nouveaux programmes, de la réforme ou encore relativement à l’intégration des élèves en difficulté en classe ordinaire, la FSE a réclamé le soutien du ministère et des employeurs sous forme de formation et de temps d’appropriation.
La FSE a de plus réclamé que le MELS adopte une politique nationale d’insertion professionnelle dotée d’un financement distinct du perfectionnement et qui respecte le principe de l’autonomie professionnelle du personnel enseignant.
Il a aussi été rappelé qu’il fallait améliorer l’accès au perfectionnement pour les enseignantes et enseignants à statut précaire et que les ressources nécessaires devaient être ajoutées. De manière générale, il a été demandé à la Commission de reconnaître que la précarité d’emploi d’une grande proportion d’enseignantes et d’enseignants compromet leur développement professionnel et mine l’exercice de leur profession en pleine autonomie.
La FSE demande à la Commission qu’elle reconnaisse que la formation continue du personnel enseignant découle de son autonomie professionnelle et de son expertise. Elle doit aussi reconnaître que la formation continue est un processus individuel et collectif qui se réalise d’autant mieux qu’un environnement de liberté et de confiance est maintenu dans les établissements. Une vision de la formation continue empreinte d’obligation, d’évaluation et de contrôle serait contre-productive.
 
Josée Scalabrini, vice-présidente de la FSE
Marc Séguin, conseiller à la vie professionnelle