L’aide ponctuelle de 1,5 million $ aux organismes culturels

17 février 2000

Une mesure utile, mais qu’on aurait pu éviter

Québec, le 17 février 2000 – La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, a dit approuver la mesure annoncée ce matin par la ministre de la Culture et des Communications, d’offrir aux organismes culturels une aide de 1,5 million $ pour les aider à surmonter les inconvénients de la perturbation des activités culturelles l’automne dernier.

Elle s’inscrit néanmoins en faux contre la prétention que ces moyens de pression ont été déclarés sans avertissement puisque, dès le mois de juin 1999, la FSE dont les membres avaient même déclenché une journée d’étude en novembre 1998, avait annoncé son plan d’action pour la rentrée scolaire 1999, en particulier le boycott des activités parascolaires et des sorties culturelles.

Il est dommage que le gouvernement, malgré le coup de semonce de la grève des infirmières de l’été dernier, ait néanmoins patienté trois mois de plus pour en arriver à des propositions satisfaisantes. Le remède qu’il annonce aujourd’hui vient donc régler un problème qu’il avait lui-même créé pour la majeure partie. La hauteur du règlement intervenu à la fin de décembre est indicatif de l’ampleur et de la justesse des problèmes identifiés par les enseignantes et enseignants.

Le lien de confiance
Les enseignantes et enseignants ne partagent pas non plus le sentiment que le lien de confiance, entre le milieu de la création artistique et celui de l’éducation, ait été brisé. Dans la grande majorité des cas, le personnel enseignant, sans vouloir imposer aux élèves et aux parents un rattrapage illusoire de ces activités en deuxième partie d’année scolaire, a néanmoins renoué avec plaisir avec le milieu culturel, au point où dans certaines régions, notamment à Québec, ce sont les groupes culturels qui ne peuvent suffire à la demande, ou les salles qui ne sont pas disponibles.

Dans la très grande majorité des cas, la collaboration entre les deux milieux a repris avec intensité et on s’active à renouer les liens, dans le concret des projets conjoints.

La question du financement des activités culturelles à l’école

La crise de l’automne dernier aura eu le mérite de démontrer à quel point le financement actuel des activités culturelles est fragile, puisqu’il ne repose pour l’essentiel que sur la bonne volonté et le bénévolat du personnel enseignant et la contribution financière des parents. À peine 1 % du budget global du ministère de la Culture est attribué au financement des activités culturelles à l’école. D’autre part, dans la plupart des cas, ces activités ou sorties culturelles ne sont pas incluses nécessairement aux programmes et leur réalisation est aussi laissée à la discrétion du personnel enseignant. Or ce personnel, avec une charge de travail qui avoisine les 40 heures/semaine, sur une base annuelle, et les difficultés à faire reconnaître toute l’ampleur de sa tâche, au titre de l’équité salariale, est de moins en moins incité à en faire plus.

L’avenir
Pour la présidente Johanne Fortier, « si on veut éviter pour l’avenir de devoir recourir au type de mesure annoncée ce matin, il faudra nécessairement prévoir une meilleure intégration des activités culturelles à l’école, et aussi régler la reconnaissance de l’ampleur du travail d’enseignement ». La FSE et le gouvernement se sont donnés un an pour en arriver à un accord sur cette question, indissociable d’un règlement définitif et satisfaisant en équité salariale. L’entente de décembre dernier, rappelons-le, ne visait qu’à corriger, provisoirement, les iniquités les plus flagrantes au système de rémunération actuel, et les parties se sont accordées un délai additionnel pour en arriver à une solution définitive.

Pour information :

Jean Laporte
Attaché de presse (FSE)