La politique d’évaluation des apprentissages, en formation professionnelle et en éducation des adultes

30 octobre 2003

Québec, le 30 octobre 2003. — Le seuil qui pouvait être considéré comme un minimum, en formation professionnelle et en éducation des adultes, soit le diplôme d’études secondaires (DES), ou le diplôme d’études professionnelles (DEP), se trouve abaissé par la nouvelle politique d’évaluation des apprentissages rendue publique mardi par le ministère de l’Éducation.

Un nouveau diplôme en formation générale des adultes, le GED (General Educational Development Testing Service), se voudra, aux fins de l’emploi, l’équivalent du DES, mais sans couvrir  » nombre de contenus obligatoires des programmes d’études québécois qui mènent au DES « .

 » Nous voyons bien qu’on veut par ces nouvelles mesures favoriser une entrée plus rapide sur le marché du travail, avec un bagage plus immédiatement compatible avec les préférences de l’entreprise, mais nous regrettons que ce faisant on relègue au second plan les besoins des apprenants en ce qui concerne la formation véritablement qualifiante, la formation personnelle et sociale et l’éducation à la citoyenneté « , a commenté Johanne Fortier, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement.

Les craintes exprimées hier par la FSE, au sujet d’une diplomation à rabais pour le secteur des jeunes, se trouvent confirmées par l’approche ministérielle dans la formation des adultes et la formation professionnelle.

Formation générale des adultes

Dans le volet de sa Politique d’évaluation des apprentissages qui touche ce secteur, le chapitre 6, le ministère de l’Éducation semble plus centré sur la façon de reconnaître les acquis extrascolaires que d’assurer une véritable formation, assortie d’une

évaluation rigoureuse. La volonté de rapprocher de l’entreprise les centres d’éducation des adultes est manifeste et prime sur l’identification des besoins de formation de l’adulte. On se situe carrément dans une perspective d’employabilité à court terme, de formation écourtée et moins coûteuse pour l’État, avec une vision très utilitariste et fonctionnaliste de ce type de formation.

Formation professionnelle

L’abaissement des exigences minimales en formation des adultes permet une entrée plus facile en formation professionnelle. La même philosophie qui veut faciliter la diplomation, et préparer de façon plus immédiate pour l’emploi, trouve application en formation professionnelle.

Comme pour les jeunes, le MEQ s’apprête à reconnaître des éléments de formation, des morceaux de compétence, avec notamment les diverses attestations d’études, décernées avant l’obtention du diplôme d’études professionnelles. Pour ce faire, on n’a pas hésité à découper les programmes en modules, à  » tayloriser  » la formation, pour répondre aux besoins de l’entreprise, à reconnaître une diplomation par étape.

En conclusion la FSE craint que la nouvelle politique d’évaluation des apprentissages, dans ses volets qui touchent la formation des adultes et la formation professionnelle, ne traduise d’abord les besoins des entreprises, au détriment des besoins des apprenants adultes et de la qualité de leur formation générale, sans doute pour tenter de rattraper un retard dans la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dont on appréhende à juste titre la pénurie dans les prochaines années.

Pour information :

Jean Laporte, attaché de presse de la FSE

(418) 563-7193 (cell.)