La FSE (CSQ), en réunion à Saguenay, dresse un bilan de la dernière année scolaire
7 juin 2007
Saguenay, le 7 juin 2007. — À l’occasion de la réunion de la fin de l’année scolaire de son Conseil fédéral, qui se tient exceptionnellement à Saguenay, la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ), a rencontré la presse régionale pour faire le point sur la dernière année.
Les présidences des quatre syndicats régionaux accompagnaient la présidente de la FSE, Johanne Fortier. Cette année aura été marquée par de nombreuses interventions de la FSE sur la réforme scolaire, dans les médias, à la Table de pilotage, et auprès des ministres de l’Éducation, M. Fournier et Mme Courchesne, et même au Congrès de la Fédération des commissions scolaires.
Après avoir rendu publics en juin 2006 les résultats d’un sondage sur la perception des enseignantes et des enseignants sur la réforme, la Fédération des syndicats de l’enseignement s’est dissociée du bilan de la Table de pilotage sur la réforme, parce qu’il paraissait trop complaisant et ne prenait pas assez en compte les effets négatifs de la réforme sur la réussite des élèves. En décembre, nous sommes à nouveau intervenus pour exiger du ministre Fournier six correctifs majeurs à la réforme. Une partie de ses réponses, partielles, allait dans le sens de nos revendications, notamment le report du programme Science et technologie qui devait commencer à s’appliquer l’année prochaine en 3e secondaire, de même que la diversification des parcours.
La FSE est de nouveau intervenue, au début de mai, après la nomination de Mme Courchesne à la tête du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, pour exiger des correctifs à l’évaluation des élèves, qui continue de poser problème. Nous avons notamment demandé d’asseoir, par une modification au régime pédagogique la possibilité de redoublement à chacune des années du cycle. On sait que la directive du ministre Fournier de décembre était contestée par la Fédération des commissions scolaires. Nous demandions aussi de revenir à la promotion annuelle, pour permettre de faire le point chaque année, plutôt qu’à la fin du cycle, pour pouvoir prendre à temps les meilleures décisions et rendre disponibles plus rapidement les mesures de soutien qui pourraient s’avérer nécessaires.
Le 31 mai la Ministre annonçait ses orientations sur la réforme et nous avons salué la célérité avec laquelle elle avait apprivoisé le dossier, consulté et pris des décisions. Par contre, si nous demandions la possibilité réelle pour les commissions scolaires d’avoir recours au bulletin chiffré, nous ne demandions pas qu’il devienne la norme unique. Nous nous sommes réjouis que les compétences transversales puissent simplement faire l’objet d’un commentaire plutôt que d’être formellement évaluées, à la suite d’un processus fastidieux et improductif.
Il reste à nous assurer, à la suite de l’avis demandé au Conseil supérieur de l’éducation, que l’acquisition des connaissances pourra être explicitement prise en compte dans l’évaluation.
Pour la présidente Johanne Fortier, « il s’agit, dans l’ensemble d’une année intéressante où les décideurs ont commencé à admettre les dérives de la réforme, accepté d’en revoir les aspects les plus irritants, tant pour les parents que pour le personnel enseignant, et entrepris d’y apporter des correctifs. Nous croyons que notre attitude critique et pragmatique, fondée sur les réactions de nos membres, a contribué à cette évolution positive et nous avons l’intention de continuer d’agir en chien de garde des intérêts de nos membres certes, mais aussi des élèves pour éviter qu’ils ne fassent les frais d’une réforme dont trop d’éléments nous ont semblé improvisés et non validés. »
Contexte régional
Le personnel enseignant de la région, aux prises avec les mêmes difficultés dans l’implantation de la réforme, vit aussi une problématique particulière, liée à la décroissance plus accentuée des bassins d’élèves. La présidente Aline Beaudoin, du Syndicat de l’enseignement du Saguenay rappelle qu’on prévoit, sur le territoire de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, des diminutions au secteur des jeunes, mais aussi en formation des adultes et en formation professionnelle. On constate l’apparition de groupe « multi-niveaux » même en milieu urbain, et on peut s’attendre à des fermetures d’écoles dans les prochaines années.
La même situation prévaut au Syndicat de l’enseignement du Lac-St-Jean, où le président Alain Ouellet constate qu’on doit vivre, année après année, avec des diminutions d’environ 300 élèves. La multiplication des projets particuliers, associée à une décroissance des clientèles complique la tâche des enseignantes, des enseignants et des administrations scolaires.
Pour France Lapierre, présidente du Syndicat de l’enseignement de Louis-Hémon, la problématique des emplois forestiers se répercute sur l’école, mais aussi sur la formation professionnelle, en foresterie, sciage et papier. Des classes de maternelle sont maintenues avec 5 ou 9 élèves, mais la situation ne pourra durer si la décroissance perdure. Des centres administratifs sont aussi visés, après la fusion des quatre commissions scolaires.
Quant au Syndicat de l’enseignement de la Jonquière, sa présidente Nicole Émond indique que le taux de chômage élevé entraîne une baisse de clientèle.
Les quatre syndicats regroupent ensemble environ 4 000 enseignantes et enseignants.
Profil de la FSE
La Fédération des syndicats de l’enseignement est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec. Elle est formée de la plupart des syndicats d’enseignantes et enseignants de commissions scolaires du Québec. Elle négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, son pendant vis-à-vis des commissions scolaires anglophones. Elle compte près de 70 000 membres.
Pour information : Jean Laporte, attaché de presse de la FSE
418-563-7193