Journée internationale de l’alphabétisation – « Tout le monde mérite une chance égale d’écrire son avenir, et pourtant près d’un million d’adultes sont toujours laissés pour compte », déplorent la CSQ et la FSE-CSQ

7 septembre 2016

À l’occasion du 50e anniversaire de la Journée internationale de l’alphabétisation, célébré le 8 septembre, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) rappellent l’importance d’investir en éducation pour assurer l’alphabétisation afin que chacun ait une chance égale d’écrire son avenir. Or, près d’un million d’adultes sont toujours analphabètes – à divers degrés – au Québec.
Un financement adéquat nécessaire
« Le réseau scolaire a subi des compressions de 890 millions de dollars depuis 2010 et l’alphabétisation n’a malheureusement pas été épargnée. Je pense aux centres d’éducation des adultes dont les besoins étaient déjà criants. Le manque de ressources professionnelles et de personnel de soutien, alliés indispensables du personnel enseignant, se fait sentir chaque jour. Par ailleurs, le recrutement est un défi majeur. Il faut avoir les ressources adéquates pour rejoindre les personnes peu importe où elles sont. Ainsi, si nous voulons que la situation s’améliore, le gouvernement doit investir massivement », soutient Line Camerlain, vice-présidente de la CSQ.
« Étant donné les réductions de budget qu’elles subissent, les commissions scolaires sont aux prises avec des choix déchirants qui ont des conséquences déplorables dans les programmes dédiés à l’alphabétisation. Dans le réseau scolaire, il faut miser sur le développement des habiletés en lecture-écriture. Il faut également être en mesure de dépister rapidement les difficultés, afin d’apporter les services professionnels nécessaires pour aider à la réussite », ajoute Sylvie Théberge, vice-présidente de la FSE-CSQ.
L’alphabétisation, un instrument essentiel
De plus, la vice-présidente de la CSQ rappelle que l’alphabétisation est un instrument essentiel à la vie en société : « Un gouvernement qui a une volonté réelle d’agir pour le bien-être de sa population doit faire en sorte que chacun sache lire et écrire; c’est la base. Mener une lutte contre l’analphabétisme contribue à faire reculer la pauvreté et à outiller chaque citoyen. Cela créé ainsi un effet domino qui a un impact positif sur ses enfants, sa famille et son entourage. C’est donc bénéfique pour l’ensemble de la société », explique Line Camerlain.
Se mobiliser pour une stratégie nationale
Rappelons que la CSQ et la FSE-CSQ sont membres du Réseau de lutte à l’analphabétisme, qui a pour mission de sensibiliser la société québécoise à la question de l’analphabétisme, de ses causes et de ses conséquences : « En cette journée consacrée à l’alphabétisation, nous invitons la population à consulter le site du Réseau lutteanalphabetisme.ca et à appuyer en grande nombre la revendication réclamant une stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme. Pour lutter efficacement contre l’analphabétisme, il est impératif d’agir sur plusieurs fronts », concluent d’une même voix Line Carmelain et Sylvie Théberge.
Ma plus belle histoire, quatorze ans à encourager les adultes en formation
Comme chaque année depuis quatorze ans, la FSE-CSQ et la CSQ profitent de cette journée pour lancer le concours d’écriture Ma plus belle histoire, destiné aux élèves inscrits à l’éducation des adultes, notamment dans des classes de français, d’alphabétisation et de francisation. Véritable succès d’estime parrainé par le comédien JiCi Lauzon, ce concours d’écriture suscite beaucoup d’intérêt et de créativité dans les milieux, tout en étant un élément de motivation et d’enthousiasme dans les salles de classe.
Un recueil des textes sélectionnés sera lancé au printemps 2017. Soulignons que près de 500 textes sont reçus chaque année. Les détails du concours seront publiés prochainement sur le site de la FSE-CSQ.