Journée internationale de l’alphabétisation – L’alphabétisation, un levier important de relance
8 septembre 2020
À l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) rappellent l’urgence pour le gouvernement d’investir et de s’investir en alphabétisation auprès des personnes souvent parmi les plus vulnérables de la société.
« En temps de crise sanitaire, nous réalisons plus que jamais l’importance de pouvoir compter sur chacun d’entre nous pour se relever. Si les budgets octroyés à ce secteur étaient déjà nettement insuffisants avant la COVID-19, on peut difficilement imaginer que les 20 M$ supplémentaires, qui représentent une moyenne de 6 500 $ par établissement pour un an seulement, permettent un ajout significatif de ressources dans les centres. Or, il faut s’assurer de n’échapper personne, surtout pas quelqu’un qui s’est inscrit dans une démarche citoyenne d’alphabétisation », a déclaré Line Camerlain, vice-présidente de la CSQ.
Au Québec, tristement, près de la moitié des personnes âgées de 16 à 65 ans éprouvent des problèmes de lecture, ce qui a un impact sur la pauvreté et sur la situation de pénurie de main-d’œuvre qualifiée que nous vivons actuellement. De plus, une étude de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA) de 2019 rappelait que 90 % des adultes de 18 à 65 ans qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires (DES) se classent au niveau 2 ou moins de littératie et de numératie, alors que l’on sait que les personnes au niveau 1 doivent apprendre à lire et que celles au niveau 2 peuvent tout juste lire des textes adaptés. Les problèmes d’alphabétisation touchent les élèves de tous les niveaux, mais plus particulièrement ceux qui fréquentent les centres d’éducation des adultes.
Des besoins grandissants
Ces données alarmantes confirment l’urgence pour le gouvernement de prioriser l’alphabétisation et l’éducation des adultes dans la liste des investissements à effectuer en éducation pour y ajouter des services de soutien et des services professionnels. De plus, il faut prévoir des conditions de travail permettant de réduire significativement la grande précarité dans laquelle les enseignantes et enseignants travaillent tous les jours, de même que l’ajout de temps de concertation pour favoriser le développement de l’expertise de toute l’équipe‑école.
D’après Brigitte Bilodeau, vice-présidente de la FSE-CSQ, les élèves et les enseignantes et enseignants auront tout un défi à relever cet automne. « Les services de soutien offerts à l’éducation des adultes étaient déjà inadéquats avant la pandémie. Puisque les difficultés d’apprentissage seront exacerbées à la rentrée, les ressources devront augmenter de manière significative et récurrente. Les investissements annoncés sont non seulement insuffisants, mais ils ne garantissent pas de seuil de service minimal à l’éducation des adultes. Cette situation est inacceptable pour nos raccrocheurs ainsi que pour l’ensemble du personnel qui doit les épauler dans des conditions qui doivent être améliorées. »
Rappelons que, l’an passé, on dénombrait au Québec quelque 185 000 personnes inscrites à la formation générale des adultes. Parmi celles-ci, nombreux sont les élèves à besoins particuliers qui effectuent un retour aux études.