Journée internationale de l’alphabétisation – Il faut combiner les efforts, selon la CSQ et la FSE-CSQ
7 septembre 2017
Soulignant la 51e édition de la Journée internationale de l’alphabétisation qui aura lieu le 8 septembre, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) réitèrent que la solution pour soutenir et aider près d’un million de Québécois analphabètes passe par une stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme.
Passer de la réflexion à l’action
« Dans la politique sur la réussite éducative qu’il a dévoilée en juin, le ministre Proulx place l’idée d’une stratégie nationale dans ses pistes de réflexion. Or, c’est un véritable enjeu de société, on doit rapidement renverser la vapeur. L’analphabétisme est un problème criant depuis trop longtemps. Le gouvernement doit passer de la parole aux actes en y accordant enfin les ressources nécessaires et en mettant en place une stratégie qui permettra à divers acteurs de la société, tels que les ministères, les employeurs, les syndicats, les organismes communautaires, de travailler ensemble pour redresser la situation », soutient Line Camerlain, vice-présidente de la CSQ.
« Les élèves que nous rencontrons dans les centres proviennent de tous les horizons et ils ont connu leur lot de difficultés. Même motivés, ils sont vulnérables. La présence en nombre suffisant de ressources pour épauler les enseignants, comme des psychologues, des travailleurs sociaux ou des techniciens en éducation spécialisée, permettrait de mieux les accompagner tout au long de leur parcours en alphabétisation, ce qui éviterait le découragement et l’échec. Or, à l’éducation des adultes, les ressources spécialisées comme les ergothérapeutes et les psychoéducateurs sont franchement quasi inexistantes. Tant les élèves que les enseignants doivent être appuyés davantage si on veut passer de la parole aux actes pour favoriser la réussite », ajoute Sylvie Théberge, vice-présidente de la FSE-CSQ.
Des impacts sur l’ensemble de la société
La vice-présidente de la CSQ rappelle également que l’analphabétisme est l’affaire de toutes et tous, puisqu’il s’agit d’un problème qui a des répercussions négatives sur l’ensemble de la société. « Les personnes analphabètes se retrouvent souvent dans des situations de vulnérabilité. Que l’on parle de précarité, de pauvreté, d’emplois sous-payés, l’analphabétisme ne permet pas à ces adultes de se développer pleinement et d’avoir une qualité de vie adéquate. Notre société ne peut pas atteindre son plein potentiel avec autant de citoyens qui en sont parfois exclus », explique Line Camerlain.
Enfin, les deux leaders syndicales déplorent le fait que les enveloppes de financement consacrées à l’alphabétisation soient fermées dans les commissions scolaires : « C’est inacceptable! À quand une enveloppe ouverte pour l’éducation des adultes? Une stratégie nationale devrait notamment en revoir le financement », concluent d’une même voix Line Camerlain et Sylvie Théberge.