Implantation de la réforme

16 juin 2000

Les interventions de la FSE ont porté leurs fruits

St-Hyacinthe, le 16 juin 2000 – Le ministère de l’Éducation (MEQ) a donné suite aux conditions que lui avait soumises la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) dans le but d’assurer le succès de l’implantation de la réforme et de préserver l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants. On se rappellera que, plus tôt ce printemps, la FSE avait souscrit à une implantation progressive de la réforme sous réserve du respect de certaines conditions.

Parmi ces conditions figuraient une reconnaissance du caractère progressif de cette implantation et la mise en place de balises qui confirmeraient que l’année 2000-2001 servira à une application modulée du Programme pour arriver à son application intégrale en 2001-2002. La FSE exigeait de plus que le MEQ corrige certaines interprétations erronées et apporte certaines clarifications à la notion de l’évaluation des apprentissages et à la question du redoublement.

Au chapitre des interprétations erronées, mentionnons par exemple qu’il a été largement véhiculé que le nouveau Programme recourait à une seule méthode pédagogique, la pédagogie du projet, ce qui n’est pas le cas. L’application du Programme ne peut se limiter à une seule approche pédagogique. À ce propos, la présidente de la FSE, Johanne Fortier a tenu à préciser que « la réforme est une entreprise d’envergure dont la réalisation doit nécessairement s’appuyer sur l’expertise des enseignantes et enseignants, ce qui implique le respect de leur autonomie professionnelle ».

Dans le même ordre d’idées, certains responsables scolaires ont souvent mentionné que le fonctionnement par cycle imposait la formation de groupes multiâges et la fin du redoublement, ce qui est également erroné. Ces modes d’organisation et d’intervention doivent être déterminés par l’équipe-école. Une chose est certaine, le fonctionnement par cycle exigera que les enseignantes et enseignants d’un même cycle puissent profiter de moments d’échange, de concertation et de planification. C’est pourquoi la FSE avait demandé que les autorités scolaires leur reconnaissent des moments d’échange formel.

Par ailleurs, la formation offerte au personnel enseignant ayant été jugée insuffisante, la FSE avait fait valoir l’importance d’accentuer la formation sur les contenus des programmes et sur les approches pédagogiques et évaluatives. « Nous souhaitions que le MEQ apprenne des erreurs commises cette année au chapitre de la formation des enseignantes et enseignants et qu’il planifie adéquatement la formation du personnel enseignant des deuxième et troisième cycles du primaire et celle des enseignantes et enseignants du secondaire. De plus, nous considérions que le MEQ ne devait surtout pas négliger les mesures d’accompagnement et de soutien aux enseignantes et enseignants au cours de l’implantation de la réforme », a commenté Johanne Fortier.

Enfin, la FSE avait invoqué la nécessité de mettre en place, au niveau national, un mécanisme de suivi assurant une vigilance à l’égard de l’implantation de la réforme par l’échange d’information et par la recherche de solutions aux problèmes qui peuvent survenir lors de changements aussi majeurs. La Fédération avait également proposé qu’un mécanisme semblable soit instauré dans chacune des commissions scolaires.

Les membres du Conseil fédéral ont accueilli positivement la réponse du MEQ aux conditions posées par la FSE. Soulignons en terminant que le MEQ s’est engagé à publier, dans un numéro de sa revue Virage Express qui sera distribuée à l’ensemble du réseau scolaire, les clarifications demandées et les rectifications aux erreurs d’interprétation qu’avait relevées la FS.

Pour information :

Luc Joncas
Tél. : (418) 649-8888, poste 3096