Il est où le projet inspirant pour l’éducation?
14 septembre 2022
Dans les derniers jours, de nombreuses voix se sont levées afin de décrier le peu de place que l’éducation occupe dans le cadre de la campagne électorale. En effet, les parents, les directions d’école et plusieurs chroniqueurs ont pris la parole en ce sens.
Pour sa part, la FSE-CSQ s’est adressée aux chefs des partis politiques pour leur transmettre les priorités des enseignantes et enseignants dès juin dernier. Alors que les annonces à coût de millions et même de milliards pleuvent, de notre côté, nous sommes restés sur notre faim à ce jour. Dans le contexte où le personnel enseignant est en surcharge et que les effets de la pénurie de personnel sont criants, je comprends mal ce silence.
Dois-je leur rappeler que l’éducation est le socle sur lequel repose l’avenir de notre société?
Valoriser la profession enseignante, c’est aussi s’adresser aux enseignantes et enseignants pour leur dire qu’ils sont entendus et comment on répondra à leurs besoins.
Lâchez-nous avec le rapiéçage!
Trop souvent, les gouvernements ont promis de faire de l’éducation LA priorité. Au fil des ans, les enseignantes et enseignants en ont vu des politiciens annoncer en grande pompe les soi-disant solutions miracles, mais généralement, celles-ci sont plutôt des solutions temporaires à des problèmes permanents.
Trop souvent, ils ont vu des gouvernements foncer tête première dans la réalisation de promesses électorales qui ne répondent en rien aux besoins du milieu scolaire, ou même qui amplifieront les problèmes. Récemment, on peut penser au déploiement de la maternelle 4 ans, alors qu’il manque de locaux et de personnel, ainsi qu’à l’imposition de récréations prolongées mur à mur sans considérer les réalités locales. Dans un passé plus lointain, on peut également penser à l’anglais intensif, prévu pour tous les élèves sans tenir compte des besoins de chacun des milieux, et à la gestion axée sur les résultats qui est contradictoire avec l’intégration des élèves à besoins particuliers, elle aussi imposée.
Ce ne sont ici que quelques exemples de décisions découlant de promesses électorales lancées pour séduire l’électorat, mais appuyées sur aucune vision globale du réseau de l’éducation et déconnectées de la réalité quotidienne des milieux et des besoins du personnel enseignant et des élèves.
Dans les quelques propositions rendues publiques jusqu’à maintenant, aucune ne permet de contrer la pénurie de personnel, de mettre fin aux iniquités du système scolaire ou encore de faciliter l’accès aux services pour les élèves qui en ont besoin. Bien que certaines puissent paraître alléchantes aux yeux de l’électorat, elles nous enfonceraient davantage sur le mauvais chemin plutôt que de redresser la situation.
Ce dont nous avons besoin en éducation, c’est d’un projet inspirant, d’une vision d’ensemble du développement de notre réseau. Au fil des ans, plusieurs projets ont été présentés par des acteurs du milieu ou des regroupements citoyens. L’École ensemble propose un plan pour un réseau commun. De notre côté, nous avons rendu publics les besoins du personnel enseignant pour faciliter son travail au quotidien et, par le fait même, aider à la réussite des élèves.
Je les rappelle ici :
1. Des classes mieux équilibrées;
2. Le bon nombre d’élèves par classe, en fonction de leurs besoins;
3. Une tâche qui permet aux enseignantes et enseignants de se consacrer à leur mission première : enseigner!
Alors que nous entreprenons le deuxième droit de la campagne, messieurs Legault, Nadeau-Dubois, St-Pierre Plamondon, Duhaime et madame Anglade, il n’est pas trop tard! Nous souhaitons vous entendre nous présenter votre vision de l’éducation, comment vous améliorerez le quotidien des enseignantes et enseignants et comment vous collaborerez avec les gens du terrain pour vous assurer que les changements tiendront compte de la réalité des premiers concernés, celles et ceux qui travaillent au quotidien dans nos établissements.
Mais surtout : lâchez-nous avec le rapiéçage!
Josée Scalabrini, présidente