Formation accélérée pour les infirmières et infirmiers auxiliaires – La FSE-CSQ inquiète des effets sur l’apprentissage
1 décembre 2021
Inquiète par l’annonce du gouvernement à l’effet d’offrir de manière accélérée, dès 2022, le programme Santé, assistance et soins infirmiers (SASI), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) met en garde le gouvernement contre les risques de voir les apprentissages diminués, alors que la formation actuelle est déjà trop chargée. Elle salue cependant l’obtention des bourses qui seront offertes aux élèves qui s’y inscriront.
Le ministère de l’Éducation a annoncé offrir le programme en 14 mois au lieu de 22 mois, soit de janvier 2022 à mars 2023. C’est une réduction de 40 % de l’étendue du temps de formation qui augmentera fortement la pression sur les élèves, dont la capacité d’apprentissage quotidien pour des contenus aussi complexes n’est pas sans limites. Dans le même sens, augmenter la durée quotidienne des heures de stage augmente également les risques d’erreurs. Il ne faut pas non plus négliger la pression qui vient de s’ajouter sur les épaules du personnel enseignant et du personnel soignant.
« Nous comprenons la situation de pénurie et l’urgence du contexte, mais, encore une fois, il est vraiment dommage que le gouvernement procède sans parler à ses enseignants en santé dans les centres de formation professionnelle. Ce sont eux qui connaissent les effets néfastes de l’accélération des programmes sur la réussite. Si l’on dispensait le programme sur 22 mois, c’est que ça prenait ce temps pour consolider ces apprentissages importants. En accélérant la formation, on risque plutôt de faire augmenter les échecs à l’examen obligatoire de l’Ordre et, à terme, de diminuer le nombre d’infirmières et d’infirmiers auxiliaires dans le réseau de la santé », s’est inquiétée Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Il faut rappeler que, selon les données publiées en septembre 2020 par l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ), seuls 32 % des diplômés du SASI ont eu la note de passage au premier essai, puis 50,8 % d’entre eux l’ont obtenu avec la reprise en juin, alors que ce sont 70 % en moyenne, qui ont réussi l’examen en 2019.
Pour la FSE-CSQ, les bourses d’études, une solide promotion du programme et un meilleur soutien des élèves contribueraient à augmenter le recrutement du personnel qualifié en soins infirmiers. Il faut rappeler que les enseignantes et enseignants de formation professionnelle en santé qui sont sollicités pour cette formation accélérée (incluant l’été) sont les mêmes qui ont été réaffectés en urgence dans le réseau au début de la pandémie et ensuite mobilisés d’urgence pour le nouveau programme des proposés aux bénéficiaires.