Diminution de services pour les élèves en difficulté

28 mai 2001

Une situation préoccupante que la FSE surveillera

Québec, le 28 mai 2001 – L’abolition de 12 postes d’enseignantes et d’enseignants en orthopédagogie à la Commission scolaire de La Riveraine s’est avérée le cas le plus parlant, de l’étude rapide menée par la Fédération des syndicats de l’enseignement au cours des dernières semaines. La FSE a aussi constaté une tendance à faire plafonner les ressources affectées aux élèves en difficulté, à la grandeur du Québec, et une autre à profiter de réorganisation de services pour limiter dans les faits la quantité et la qualité des services offerts à cette clientèle spéciale, notamment par l’abolition des groupes fermés.

La présidente de la Fédération, Johanne Fortier, tient d’abord à décrier le fait que, malgré le signal d’alarme de la FSE, des parents et du syndicat local de l’enseignement, les commissaires de la Commission scolaire de la Riveraine soient allés de l’avant avec leur projet de remplacer 12 ressources enseignantes en orthopédagogie par 2 professionnels orthopédagogues, diminuant ainsi les ressources offertes aux 337 élèves qui en bénéficient cette année, et aux 225 sur la liste d’attente.

Pour le reste du Québec, même si l’étude rapide menée par la Fédération auprès de ses syndicats ne laisse pas présager de détérioration importante à court terme des services aux élèves en difficulté, à l’inverse, rien ne laisse croire à une amélioration sensible des services pour cette clientèle, malgré les prétentions ministérielles. Il y a, en outre, quatre ou cinq points chauds, dont Laval et l’est de l’île de Montréal, où des diminutions de services feront partie du portrait de la prochaine année scolaire, et la Commission scolaire des Samares, où Madame Fortier s’adressera aux commissaires en soirée. D’autres commissions scolaires devraient confirmer semblable orientation dans les prochains jours.

Outre ces diminutions nettes, la FSE constate que, depuis quelques années, la tendance est à la diminution ou à l’abandon de classes spéciales pour les élèves en difficulté. La réduction du nombre d’élèves par groupe, en classe régulière, du préscolaire à la deuxième année ne finira de se réaliser qu’en 2003-2004 et ne pourra à elle seule compenser l’alourdissement que la fermeture des classes spéciales fera peser sur les classes régulières où leur clientèle sera intégrée.

Intervention locale de la FSE ce soir à St-Félix-de-Valois

D’ici la fin de l’année scolaire et à la rentrée de septembre prochain, la FSE sera en appui à ses syndicats locaux dans toutes les régions où la situation des services pour cette clientèle à risque le commandera. Ce soir, la présidente de la Fédération assistera à une manifestation du Syndicat de l’enseignement du Lanaudière qui veut stigmatiser une série de réductions de services ou de coupes budgétaires à la Commission scolaire des Samares, à St-Félix-de-Valois. La commission scolaire qui avait 64 groupes spéciaux, pour les élèves en difficulté, en a fermé sept l’an dernier et s’apprête à en fermer neuf autres l’année prochaine.

La nécessité de sommes dédiées

La FSE revient à la charge et réclame des sommes d’argent sous enveloppes dédiées pour les élèves en difficulté. On voit qu’avec les mêmes règles de financement, certaines commissions scolaires se tirent d’affaire mieux que d’autres, tandis que certaines semblent afficher leur indifférence de se retrouver dans le peloton de queue.

Il serait temps que le Ministère de l’éducation du Québec siffle la fin de la récréation s’il veut éviter que le nouveau Guide d’élaboration des politiques relatives à l’organisation des services éducatifs pour les élèves en difficulté, proposé aux commissions scolaires, ne se traduise dans le fonctionnement de toutes les écoles du Québec. Réalisé sous l’égide du Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones, ce document marque une tendance dangereuse pour la disponibilité de ces services et leur accessibilité. On y retrouve, en page 36 et ailleurs, le genre de remarque suivante : « … Il nous semble important, dans la mesure du possible d’utiliser dans la politique [relative à l’organisation de ces services] un vocabulaire qui ne se traduit pas par une obligation de faire [sic] pour la commission scolaire, lorsque celle-ci n’est pas tenue de faire telle ou telle chose en vertu de la Loi ou de la convention collective… ».

Nous ne croyons pas qu’on puisse être moins engagé que cela! Pour la présidente de la FSE, Johanne Fortier, à cause de l’impact des politiques en adaptation scolaire sur les conditions d’exercice de la profession enseignante, mais surtout leurs répercussions sur la réussite scolaire, la Fédération va déployer toutes les énergies nécessaires pour que les élèves en difficulté reçoivent toute l’aide dont ils ont besoin et que leurs enseignantes et enseignants bénéficient de tout le soutien requis.

« La dernière convention collective s’est conclue sur la promesse d’ajouts significatifs de ressources humaines et financières pour les élèves en difficulté. Nous ne pourrons tolérer qu’elles ne soient pas au rendez-vous, que la responsabilité en incombe au ministère de l’Éducation ou aux commissions scolaires », a conclu Madame Fortier.


Pour information :

Jean Laporte (FSE)
418-563-7193 (cell.)
418-649-8888 poste 3107