Décote des élèves souffrant de psychopathologies sévères

31 mai 2006

Une pratique ministérielle irresponsable

Québec, le 31 mai 2006 – La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Mme Johanne Fortier, a été choquée d’apprendre que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), pour des considérations financières, a décidé de resserrer les règles administratives permettant d’accorder des services spécialisés à des enfants souffrant de psychopathologies sévères, comme le révélait le quotidien Le Devoir ce matin. Ainsi, plusieurs élèves bénéficiant actuellement de services spécialisés seront vraisemblablement intégrés dans les classes régulières, sans soutien. De plus, il appert que les nouveaux élèves ayant ces problèmes sérieux de santé mentale ne pourront tous se qualifier pour l’obtention de services dans des écoles spécialisées. On entend par psychopathologies sévères des enfants souffrant, par exemple, de comportement désorganisé avec des épisodes de perturbation grave, de déformation de la réalité accompagnée d’hallucinations et de délire, ou encore de troubles émotifs graves avec confusion extrême.

 » C’est irresponsable pour le bien-être des enfants. Ceux-ci sont fragilisés et ont besoin d’encadrement spécialisé. C’est de l’abus de bureaucratie que de sacrifier ces enfants pour des considérations financières. On va éventuellement intégrer ces élèves dans des classes régulières, ce qui n’aidera ni l’enfant en question, ni l’ensemble des élèves de la classe, ni l’enseignant. Le MELS démontre hors de tout doute que l’intégration est devenue un dogme, appliqué pour des raisons financières au détriment des plus vulnérables. Il ne s’agit pas de rationaliser une chaîne de montage pour faire des économies. Ce sont des enfants éprouvant de graves problèmes de santé mentale dont il est question et le MELS dérive de sa mission fondamentale « , s’est insurgée Mme Fortier.

La FSE somme le MELS de rendre publiques et transparentes l’ensemble des règles administratives, en révision ou en resserrement, permettant d’accorder des services à des élèves en difficulté.  » Le MELS a agi en catimini. Ce qu’il donne d’une main, il le retire de l’autre. Que le ministre ait le courage de ses choix et qu’il ouvre ses livres. Nous estimons que le principe de l’intégration des élèves en difficulté dans les classes régulières a dépassé les limites de l’acceptable. C’est triste et révoltant pour les enfants de constater que le MELS en est rendu là « , a conclu Mme Fortier.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) est une organisation formée de l’ensemble des syndicats d’enseignement des commissions scolaires francophones du Québec. Elle représente plus de 80 000 enseignantes et enseignants à l’éducation préscolaire, à l’enseignement primaire et secondaire de même qu’aux secteurs de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle. La FSE est affiliée à la CSQ.

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Source : Sylvie Lemieux, attachée de presse de la FSE-CSQ

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