Année scolaire 2023-2024 – Une année importante pour la profession enseignante

25 août 2023

C’est avec fébrilité que vous avez retrouvé vos collègues au cours des derniers jours et que vous retrouverez bientôt vos élèves ainsi que vos salles de classe.

Après une convalescence estivale suivie de vos vacances, vous voilà repartis pour un tour!

Sans grande surprise, on constate que la pénurie d’enseignantes et d’enseignants légalement qualifiés est plus importante que dans les années précédentes. Ce sont plus de 8500 adultes, idéalement légalement qualifiés, qui étaient toujours recherchés à quelques jours de la rentrée. Cela fait pourtant plusieurs années que nous prévenons les ministres successifs que nous allons droit dans le mur.

Pour renverser la tendance, le gouvernement n’a pas à chercher midi à quatorze heures, il doit améliorer les conditions de travail du personnel enseignant s’il veut le retenir dans la profession et la rendre attractive. La priorité devrait être accordée à la négociation plutôt qu’à la réduction de l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants avec un projet de loi no 23 que personne ne réclamait sur le terrain.

Quant à notre convention collective échue depuis le 1er avril dernier, la négociation se poursuit à un rythme qui demeure largement insuffisant selon nous. Vous vous souviendrez que la présidente du Conseil du trésor avait annoncé en avril dernier vouloir « accélérer la négo ». Je me permets une boutade dans les circonstances : dans les faits, nous sommes passés d’une rencontre par semaine à une rencontre… par sept jours! Ce n’est pas faute d’avoir offert à la partie patronale des dizaines et des dizaines de dates de rencontre.

Sur le plan pédagogique, l’année scolaire 2023-2024 réserve à plusieurs d’entre nous d’importants changements.

Tout d’abord, rappelons que le ministère de l’Éducation a entendu raison à la suite de nos représentations, et qu’ainsi l’implantation du cours Culture et citoyenneté québécoise sera plus progressive qu’annoncée à l’origine. De plus, un important chantier s’amorce avec la révision des programmes d’enseignement du français, que nous réclamons depuis des années. Le personnel enseignant devra être mis à profit, puisque c’est lui qui détient l’expérience terrain. Il semble heureusement que ce soit l’intention du Ministère.

Cependant, il y a une ombre importante au tableau avec le projet de loi no 23 déposé par le ministre Drainville, qui sera étudié en commission parlementaire cet automne. Le gouvernement devrait miser sur le respect et la valorisation de notre profession. Cela passe inévitablement par toujours laisser la possibilité au personnel enseignant de choisir ses formations continues de façon à ce qu’elles répondent à ses besoins et non à ceux de certaines directions et certains centres de services scolaires en mal de pouvoir. Il a également l’intention de se doter du pouvoir d’imposer de l’enseignement à distance et même comodal contre la volonté du personnel enseignant. Quant à l’Institut national d’excellence en éducation (INEÉ), qui emportera avec lui le Comité d’agrément des programmes de formation à l’enseignement (CAPFE) et une partie du mandat du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) sans en conserver leur indépendance, la majorité des chercheuses et chercheurs s’y opposent. Bref, il s’agit d’une autre réforme qui ne répond pas aux besoins des principaux concernés, bien au contraire.

En terminant, je vous donne rendez-vous le 23 septembre prochain, à Montréal, à l’occasion de la grande manifestation nationale organisée par le Front commun, dont nous faisons partie. J’espère vous y voir en grand nombre!

Bonne rentrée à toutes et à tous!

 

Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ