Aide aux devoirs
19 mai 2004
Un petit pas, trop encadré
Québec, le 19 mai 2004. — Le programme d’aide aux devoirs annoncé mardi par le ministre de l’Éducation, Pierre Reid, apparaît un pas dans la bonne direction, une initiative qu’il ne faut pas décourager, mais un geste si timide, et assujetti à des règles si contraignantes, qu’il faut souhaiter qu’il soit revu et corrigé avant même sa mise en œuvre.
C’est l’essentiel des commentaires que la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ) a formulé en réaction à cette mesure. Pour la présidente, Johanne Fortier, » les difficultés des élèves québécois et les efforts qu’il faut consentir pour redresser la situation auraient requis des mesures plus énergiques « .
La FSE s’inquiète donc de la modestie des moyens qu’on annonce vouloir déployer et aussi de la mécanique d’attribution des sommes éventuellement disponibles. Au lieu d’un programme général, on veut cibler les écoles qui n’ont pas grand service d’aide aux devoirs. Un établissement qui aurait déjà mis sur pied un excellent programme, difficile à bonifier, risque de ne pouvoir y être admissible.
De même la pauvreté des moyens risque de concentrer ces nouveaux services pour les élèves présentant des difficultés, alors que la mesure gagnerait à être la plus universelle possible.
La Fédération des syndicats de l’enseignement doute aussi de la pertinence de mettre sur pied un comité d’attribution, ou plutôt de validation, pour ce seul programme, alors que les établissements sont déjà dotés de structures complexes et fonctionnelles. L’appel à la collaboration de la communauté, pour réaliser ce programme, ne garantit pas la compétence des personnes retenues pour y collaborer. Et comment faut-il interpréter la volonté ministérielle d’offrir un dédommagement à des élèves, aux étudiants ou aux autres personnes de la communauté, si ce n’est de consacrer la place du bénévolat, dans une mission qui est pourtant clairement celle de l’État ?
Pour information :
Jean Laporte
(418) 563-7193 (cell.)