75e anniversaire du Syndicat de l’enseignement de Charlevoix (SEC-CSQ)
6 octobre 2011
C’est le 2 novembre 1936 que se sont regroupées quelques enseignantes courageuses de Charlevoix pour tenter d’obtenir 300 $ par année et des conditions de retraite acceptables. Elles ont sorti quelques précieux sous de leur poche et se sont dotées d’une structure démocratique forçant l’employeur à négocier. Le mouvement fit boule de neige au Québec et le gouvernement québécois accordait en 1942 le fameux 300 $ par année aux institutrices qui pouvaient forcer les commissions scolaires à le faire. Il y avait à l’époque plus de mille commissions scolaires avec mille conventions collectives différentes; nos institutrices en voyaient de toutes les couleurs.
Mais la persévérance et les sacrifices ont porté fruit et on ne peut qu’attribuer aux associations syndicales les conditions de vie sur lesquelles peuvent compter les enseignantes et enseignants qui commencent une nouvelle carrière. Citons en autres : la liste de suppléance, la liste de priorité, la sécurité d‘emploi, la tâche conventionnée, le régime québécois d’assurance parentale (RQAP), l’assurance emploi, l’assurance maladie, l’assurance salaire, l’équité salariale, l’insertion professionnelle, le salaire, le régime de retraite, les services aux élèves HDAA.
Il faut rappeler tout cela à certains de nos membres qui trouvent que « ça coûte cher le syndicat » et que « si tu fais bien ta job, le syndicat c’est pour les autres… » Attention à ce que vous dites bonnes gens; votre argent syndical a grandement servi aussi lors de la dernière négociation nationale. Les résultats semblent un peu décevants, mais l’entente obtenue par nos négociateurs ne comporte pas la multitude d’éléments de rattrapage sur la tâche que voulait la partie patronale.
Et au local, il ne sera guerre plus facile d’améliorer les conditions de travail; l’appétit est grand chez certains de nos patrons pour simplifier le processus conventionné du dossier personnel. On s’emploie régulièrement à sauter les étapes logique et chronologiques des mesures disciplinaires; on donne à la place des mesures administratives qui n’existent même pas dans notre convention, on passe même directement au congédiement. Oui, cela s’est produit chez nous et dans un cas à quelques semaines de la fin du contrat; ah! si la convention collective était suivie… Attention à celles et ceux qui diront que cela ne les concerne pas. La tâche est souvent très lourde et la pression est si grande que cela arrive aux meilleurs enseignants et enseignantes. Et les autres, « les moins bons », ceux qui peinent plus que d’autres pour faire la gestion de classe, ceux qui s’épuisent à trouver le moyen de faire assimiler la matière. Ne leur lancer pas la première pierre trop vite; analyser la composition de la classe, analyser les services disponibles pour les élèves, analyser le climat de l’école et analyser le soutien donné par l’équipe de direction et la commission scolaire. Une année un enseignant est moins bon, une année il est bon… Analyser également si le plus d’argent possible est allé aux services directs à l’élève. En connaissez-vous de ces enseignantes et enseignants en difficulté? Ont-ils besoin de la pression supplémentaire de congédiement et des paies au mérite des François Legault en puissance et tant médiatisés?
Après 75 ans, le combat syndical ne fait que commencer. Mais de grâce, tenons-nous ensemble pour qu’on respecte nos conventions collectives et qu’on améliore nos conditions de travail. Après, il y aura beaucoup moins de feux à éteindre et on pourra baisser les cotisations syndicales.
Bonne année de travail et trouvez-vous un peu de temps pour vous impliquer dans votre syndicat.
Damien Lapointe, président
Syndicat de l’enseignement de Charlevoix (SEC-CSQ)
Source : Bulletin Le Lien du SEC-CSQ