Équité salariale des enseignantes et enseignants

2 novembre 2001

Les moyens de pression déclenchés lundi

Québec, le 2 novembre 2001 – En point de presse, à l’issue d’une réunion de deux jours du Conseil fédéral, Johanne Fortier, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ), a confirmé que l’ensemble des moyens de pression en appui au dossier de l’équité salariale avait reçu l’assentiment très large des membres consultés en assemblées générales. « Rien dans ce que nous avons entendu au cours des derniers jours de la part des porte-parole gouvernementaux ne nous incite à les retarder. Au contraire, nous allons même accélérer avec nos membres la réflexion sur l’opportunité de boycotter des éléments de la réforme de l’éducation » a-t-elle précisé.

Le président de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, Pierre Weber, qui a participé au point de presse, a indiqué que dans les syndicats d’enseignantes et d’enseignants anglophones l’appui aux propositions d’action avait aussi été très fort et que dès la semaine prochaine, ce seront les enseignantes et enseignants de toutes les commissions scolaires, anglophones aussi bien que francophones, qui seront en action en appui à leur dossier d’équité salariale.

Les moyens de pression retenus sont les suivants :

– le bulletin, les notes et les rencontres avec les parents seront retardés au moins jusqu’au 21 novembre ;

– pas de devoirs ou de leçons avant au moins le 21 novembre ;

– les vendredis 9 et 16 novembre, en après-midi, les enseignantes et enseignants seront au travail, en classe, mais n’enseigneront pas ;

– une demi-journée nationale de protestation, entre le 12 et le 15 novembre, à temps pour permettre aux parents et aux commissions scolaires de prendre les mesures appropriées.

Le Conseil fédéral a aussi adhéré à l’idée d’un plan de résistance à mettre en oeuvre après le 21 novembre, pour maintenir la pression sur le gouvernement.

Le ministre dévoile ses couleurs

Par ailleurs, au cours d’une rencontre tenue hier sur l’heure du midi à l’école Samuel de Champlain, à Beauport, avec des enseignantes et enseignants et des représentantes syndicales, le ministre de l’Éducation a confirmé avoir en mains une enquête interne, réalisée auprès d’une cinquantaine de directions d’école, qui l’incite maintenant à douter que les enseignantes et enseignants font même 35 heures de travail par semaine. On aurait demandé aux directrices et directeurs leur « perception » de la durée du travail de leurs enseignantes et enseignants, tant à l’école qu’à la maison. « C’est ajouter l’insulte à l’injure », a commenté Johanne Fortier, qui a dénoncé vertement cette enquête bidon, qui tient plus de la démagogie que d’une démarche conjointe de recherche de l’équité salariale. Cette nouvelle « enquête » avait d’ailleurs fait l’objet d’une présentation lors d’une rencontre avec les représentants du ministère de l’Éducation et du Conseil du trésor, le 31 octobre.

Les enseignantes et enseignants avaient mis un terme en décembre 1999 à leurs moyens de pression, avec la promesse du gouvernement de confier à un groupe d’experts l’analyse de l’étude de 1996, qui avait été réalisée conjointement, et validée par les directions d’école. Les experts ont conclu à la valeur de la méthode et des résultats de l’enquête auprès de 1 500 enseignantes et enseignants.

Cette négation par le ministre de l’Éducation du temps réel que requiert l’enseignement ne restera pas sans réponse. Il doit s’attendre à trouver de plus en plus d’enseignantes et d’enseignants en colère sur son chemin lors de ses visites dans les établissements. Le Conseil fédéral de la FSE et les représentants de l’APEQ ont de plus convenu de tenter d’identifier les directions d’établissement qui auraient été consultées de façon occulte, et qui auraient conforté le ministre dans ses vues sur le caractère « ultra-léger » du travail enseignant.

Pour plus d’information sur le fond du dossier, on pourra consulter, sur le site de la Centrale des syndicats du Québec, http://csq.qc.net/, le communiqué du 26 octobre : « Équité salariale des enseignantes : la durée du travail, le cœur du différend ».


Pour information : Jean Laporte 418.563.7193 (cell.)