CSQ et FSE résistent à une autre attaque aux droits syndicaux
10 décembre 2003
Près de 40 000 enseignantes et enseignants disent non à un ordre professionnel
Québec, le mercredi 10 décembre 2003 — C’est près de 40 000 enseignantes et enseignants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) qui auront signé, au cours des dernières semaines, la pétition dont seront saisis ce matin les députées et les députés de l’Assemblée nationale et qui confirme que le milieu enseignant s’oppose à la création d’un ordre professionnel tel que s’apprête à la proposer le ministre de l’Éducation, Pierre Reid.
Une pétition sera remise ce matin à l’Assemblée nationale par la porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’éducation, Mme Pauline Marois. Rappelons que le ministre de l’Éducation répète régulièrement qu’il a l’intention de donner suite, dès cette année, à la promesse de son parti de créer un ordre professionnel enseignant et qu’il évoque une démarche parlementaire dès la fin de l’hiver ou au printemps. Un avis a aussi été demandé au Conseil supérieur de l’éducation sur la profession enseignante.
Pour Johanne Fortier, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, la volonté du gouvernement de procéder à la création d’un ordre professionnel pour le personnel enseignant s’apparente aux autres actions gouvernementales qui veulent restreindre l’action syndicale, que ce soit par les modifications proposées au Code du travail ou par le regroupement des unités d’accréditation dans la santé. « La meilleure façon pour les enseignantes et les enseignants de garder prise sur leur profession, c’est par une action syndicale forte et efficace, qui se déploie aussi dans le champ professionnel » a-t-elle ajouté.
Les enseignantes et les enseignants s’opposent à la création d’un ordre professionnel parce qu’ils considèrent que la profession est déjà réglementée et encadrée par le Régime pédagogique, la Loi sur l’instruction publique et des conventions collectives négociées. L’intérêt public est suffisamment protégé, notamment par le caractère professionnel du syndicalisme enseignant au Québec, une constatation partagée à deux reprises par l’Office des professions appelé à étudier la question en long et en large. Les syndicats enseignants ne sont pas dupes non plus du nouvel argument du ministre de l’Éducation qui affirme vouloir libérer les enseignants de la tutelle du MEQ. Les enseignantes et les enseignants ne se sentent absolument pas sous tutelle actuellement, mais craignent à bon droit que l’ordre professionnel qu’on voudrait leur imposer ne soit, comme en Ontario ou en Colombie-Britannique, contrôlé par le gouvernement.
Le président de la CSQ, Réjean Parent, indique de son côté que la volonté du gouvernement de créer un ordre professionnel pour des enseignantes et des enseignants du Québec compte parmi les gestes qui créent en ce moment une mobilisation générale du mouvement syndical contre les politiques gouvernementales pro-patronales. « L’action du gouvernement doit s’inspirer de l’intérêt commun de la société québécoise, et le gouvernement Charest doit se rappeler que la société civile continue d’exister après une élection générale, bref que gouverner, ce n’est pas dicter. »
Pour protester contre le projet d’ordre professionnel du gouvernement Charest, 500 enseignantes et enseignants et des personnes représentant la CSQ réunis en Conseil général manifesteront devant l’Assemblée nationale ce midi.
PÉTITION À L’INTENTION
DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
40 000 noms
40 000 «NON»
40 000 enseignantes et enseignants
disent « NON»
à un ordre professionnel
Pour information :
Marjolaine Perreault, attachée de presse de la CSQ
Cellulaire : (514) 235-5082
Jean Laporte, attaché de presse de la FSE
Cellulaire : (418) 563-7193