Les enseignantes et enseignants consultés sur l’évaluation des apprentissages

31 janvier 2001

Les modèles de bulletin devraient être déterminés par les commissions scolaires

Québec, le 31 janvier 2001 – « Le modèle de bulletin, conformément à la Loi sur l’Instruction publique, doit être déterminé au niveau de la commission scolaire après consultation de l’organisme de participation du personnel enseignant ». C’est l’une de la douzaine de propositions qui seront soumises aux membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement au cours des prochaines semaines. Cette proposition s’inscrit dans le contexte où une interprétation abusive avait incité certaines écoles, en début d’année, à développer leur propre bulletin.

Pour Johanne Fortier, présidente de la FSE (CSQ), « cette voie aurait l’avantage d’assurer une certaine harmonisation au sein de chacune des commissions scolaires, de faciliter les changements d’écoles liés aux déménagements et de dégager ainsi du temps pour les enseignantes et enseignants pour mieux s’approprier la réforme du curriculum. » Le bulletin doit être un moyen d’information sur le niveau d’atteinte des connaissances et des compétences, compréhensible pour les parents et les élèves, qui permet aux parents de soutenir leur enfant. La FSE privilégie aussi, sans exclure d’autres voies, un modèle qui évite de hiérarchiser les élèves, de les comparer entre eux.

Une consultation syndicale

La Fédération procédera au cours du mois de février à sa propre consultation sur le Projet de politique d’évaluation des apprentissages que le ministère a dévoilé à la mi-novembre. La consultation en cours dans les écoles, sous la responsabilité des directions, ne respecte pas les principes de reconnaissance de la juridiction syndicale, et se fait sur la base d’un document trop étriqué, qui appelle à des réponses affirmatives dans tous les cas, sans que les personnes consultées ne puissent nuancer le moindrement leurs positions. Le Projet de politique lui-même n’est pas utilisé à l’occasion de cette consultation patronale, et le ministère de l’Éducation n’a pas accepté de le rendre disponible sur son site Internet.

Le Conseil fédéral de la FSE, réuni à Montréal la semaine dernière, s’est astreint à une étude détaillée de cette politique et s’est opposé à la vision mise de l’avant dans les documents du MEQ qui fait reposer la réussite scolaire sur les seuls enseignants et qui présente l’adaptation de leur enseignement comme la mesure universelle de soutien aux élèves en difficulté.

La FSE s’inquiète aussi de la prédominance de l’approche par compétences que sous-tend le Projet de politique et exige que le MEQ confirme, dans ses programmes et ses politiques, que la formation et l’évaluation des apprentissages, dans le cadre de la réforme du curriculum, portent autant sur les connaissances que les compétences. La Fédération a tenu à rappeler que l’évaluation des apprentissages doit conserver sa fonction première de viser le soutien à l’apprentissage et ne doit jamais être soumise à des impératifs de performance du système scolaire (plans de réussite, palmarès des écoles, etc.)

Les changements dans le domaine de l’évaluation des apprentissages ne doivent pas non plus être improvisés, mais s’accompagner de conditions essentielles à leur mise en place. La Fédération les a rappelées, qu’il s’agisse de la reconnaissance de la compétence et de l’expertise du personnel enseignant, de leurs besoins de temps, de formation et de soutien.

La fédération syndicale n’est pas tendre non plus pour le jargon qui se retrouve dans les documents de consultation du MEQ, dans le Projet de politique et dans le Cadre de référence qui l’accompagne. Pour elle, ces documents ne doivent pas être perçus comme la Nouvelle Bible de l’évaluation et son Manuel d’utilisation, mais comme des outils de support à l’action des enseignantes et enseignants.

Le redoublement?

Pour la Fédération des syndicats de l’enseignement, le ministère de l’Éducation doit identifier rapidement les mesures alternatives au redoublement, que ce soit des classes ressources, des classes de maturation ou d’autres formules, et assurer les moyens de leur mise en place. Il faut soutenir les élèves en difficulté, le plus tôt possible dans leur parcours scolaire. Le redoublement doit demeurer possible, mais comme mesure exceptionnelle de soutien à l’apprentissage, quand il est recommandé par l’équipe assurant le suivi à l’élève en difficulté. Dans tous les cas, le redoublement devra être accompagné de mesures visant à en éviter les effets négatifs, notamment quant à l’estime de soi chez l’élève.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ) rendra public en mars le résultat de cette consultation.

Pour information :

Jean Laporte
Tél. : (418) 649-8888, poste 3107