Les élèves handicapés ne seront pas laissés pour compte
15 juin 2000
On n’augmentera pas le nombre d’élèves dans les classes spéciales
St-Hyacinthe, le jeudi 15 juin 2000 – Après environ trois mois de discussion, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ) sont parvenues à convaincre leur association patronale respective et le ministère de l’Éducation de ne pas augmenter le nombre d’élèves dans les classes spéciales d’élèves handicapés. Pour la FSE, il était inacceptable que l’on améliore les services aux élèves en difficulté au détriment des élèves handicapés, comme voulait le faire le MEQ, et il fallait absolument reconduire les règles de formation des groupes d’élèves handicapés qui existaient sous l’égide de l’ancienne convention collective.
On se rappellera que, peu avant la période des Fêtes, la FSE et le MEQ avaient convenu d’une entente de principe qui comportait, entre autres, des augmentations de ratios pour la plupart des catégories d’élèves handicapés et qui prévoyait, à la demande de la FSE, la mise en place d’un comité pour étudier des façons de corriger cette situation. C’est à la suite des travaux de ce comité que des pistes de solution ont été identifiées, allant même jusqu’à la diminution du nombre d’élèves par groupe pour certains élèves. Ces pistes de solution sont inscrites dans une entente qui a été entérinée aujourd’hui par les membres du Conseil fédéral de la FSE.
De plus, cette entente prévoit un allègement du processus d’identification des élèves à risque, ce qui facilitera une réponse plus rapide à leurs besoins. « Nous considérons que cette entente permet la mise en oeuvre de la politique de l’adaptation scolaire. Elle favorise la réussite du plus grand nombre d’élèves handicapés ou en difficulté, la prévention et l’intervention rapide; elle privilégie le soutien aux élèves et au personnel enseignant », a commenté la présidente de la FSE, Johanne Fortier.
Cependant, pour la FSE, le dossier des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) n’est pas clos et elle considère nécessaire d’assurer un suivi rigoureux de l’application de cette entente. Les résultats d’une enquête maison qui a porté sur le suivi des cas de 30 000 élèves signalés l’automne dernier l’incitent effectivement à demeurer vigilante à cet égard. Cette enquête a permis de connaître le sort réservé à 11 650 de ces 30 000 cas. Il apparaît que 45 % d’entre eux ont reçu un suivi satisfaisant, mais que plus de 60 % des cas non réglés n’ont même pas été évalués par un comité prévu à cet effet et dont la convocation avait pourtant été demandée à la direction de l’école par une enseignante ou un enseignant. « Cette situation est inadmissible. Des élèves qui auraient besoin de services d’appui en sont privés et continuent à accumuler des retards dans leurs apprentissages ou, parfois, à perturber leur classe dans le cas des élèves ayant des troubles de comportement », a déclaré la présidente de la FSE.
Devant cet état de fait, la FSE prévoit poursuivre l’an prochain la sensibilisation des enseignantes et enseignants et les appuyer dans les démarches qu’ils entreprendront pour que leurs élèves reçoivent les services que requiert leur situation. À cette fin, la Fédération publiera l’automne prochain un dépliant d’information et ses syndicats affiliés inviteront leurs membres à exiger que soient appliquées les clauses de leur convention collective qui permettent à leurs élèves d’obtenir les services dont ils ont besoin.
Pour information :
Luc Joncas, agent d’information
Tél. : (418) 649-8888, poste 3096