Le constat insultant d’une iniquité à corriger sans tarder
13 décembre 2017
C’est avec indignation que la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont pris connaissance des chiffres publiés par Statistique Canada faisant état d’un important retard salarial des enseignants québécois par rapport à leurs collègues du Canada. De tous points de vue, les salaires offerts par Québec arrivent au dernier rang.
« On a beau le dire et le répéter, mais en comparant le salaire des enseignants québécois à ceux des autres provinces, on constate encore une fois qu’il est primordial de donner un coup de barre. C’est franchement insultant de voir ce manque de considération du gouvernement à l’endroit des enseignants qui tiennent pourtant l’école à bout de bras. Ce serait un signal longtemps attendu pour la valorisation de l’éducation publique, la reconnaissance de la valeur du travail des enseignants et l’attraction d’une relève en enseignement », a vivement réagi Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, qui dénonce aussi le retard du Québec quant aux investissements en éducation.
Après les retards de rémunération du secteur public constatés récemment par l’Institut de la statistique du Québec, les données de Statistique Canada indiquent que les enseignants québécois sont les derniers sur toute la ligne. Ils sont :
– Les moins bien payés en début de carrière;
– Les moins bien payés après 10 ans de pratique;
– Les moins bien payés au maximum de l’échelon;
– Les enseignants qui ont le plus d’échelons à gravir, soit 15, avant d’atteindre le salaire maximum.
On peut consulter les données salariales à l’adresse :
(http://www.statcan.gc.ca/pub/81-604-x/2017001/t/tbld2.1-fra.htm)
« Nous savons maintenant que le gouvernement accumule des surplus importants grâce à des compressions sévères en éducation. Il les redistribue en faisant mine d’être soucieux de corriger les iniquités. Or, s’il a accordé aux médecins la parité avec le reste du Canada, le gouvernement refuse toujours de reconnaître la nécessité d’un rattrapage salarial pour les enseignants. Nous lui rappellerons cette injustice flagrante lors de la prochaine ronde de négociation», a signifié M. Sébastien Joly, président de l’APEQ-QPAT.
Rappelons qu’en plus d’être les moins bien payés au Canada, plus de 20 % des enseignants québécois abandonnent la profession au cours des cinq premières années de leur pratique en raison des difficiles conditions d’exercice. La tâche des enseignants est de plus en plus lourde et ceux-ci ressentent une pression croissante pour faire réussir les élèves à tout prix. De plus, ils subissent les conséquences quotidiennes d’une insuffisance de services aux élèves en difficulté et des classes trop pleines dont la composition est de plus en plus problématique.