Manipulation des notes des élèves – Une pratique inacceptable qui doit cesser
28 avril 2017
Réagissant aux propos du ministre Proulx qui a admis hier que les notes de 58 % et 59 % des examens ministériels devenaient systématiquement 60 % au ministère de l’Éducation, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, estime qu’il s’agit encore une fois d’une dérive majeure de la gestion axée sur les résultats en éducation.
« Parce que des gestionnaires de l’éducation se soucient davantage des statistiques reluisantes sur la réussite que de la réussite réelle des élèves, on constate des pratiques inacceptables. Ce sont les enseignants qui détiennent les compétences et le jugement pour évaluer et attribuer des notes aux élèves au regard des objectifs des programmes. La manipulation des notes est une intrusion directe dans l’autonomie professionnelle des enseignants. La réussite passe par des mesures structurantes et par l’ajout de ressources en soutien aux élèves, pas par un abaissement des exigences et par des manipulations de notes », affirme Josée Scalabrini.
Pour la FSE, la politique sur la réussite éducative attendue ce printemps devra comporter des consignes claires à l’effet non seulement d’interdire la manipulation des notes des élèves, mais d’interdire également toute pression sur les enseignantes et enseignants pour atteindre les cibles chiffrées exigées par le Ministère.
« Si le ministre veut une commission parlementaire, nous en serons, et nous lui rappellerons toutes les rencontres avec les ministres successifs où nous avons signifié ce problème. Nous parlerons de l’ensemble des dérives de la gestion axée sur les résultats et des pressions vécues par les enseignants. L’évaluation doit être au service des apprentissages, et non au service des statistiques », ajoute la présidente de la FSE.
La FSE dénonce, depuis son arrivée, la gestion axée sur les résultats et ses nombreuses dérives. Les modifications de notes, les pressions indues sur le personnel enseignant pour faire passer les élèves et la baisse des exigences de passage sont parmi les principales manifestations. Récemment, la FSE dénonçait également les pratiques des « écoles efficaces » où des gestionnaires encourageaient les enseignantes et enseignants à n’enseigner que l’essentiel du programme, sélectionné à rebours à partir des questions d’examen.