On a fait du chemin les filles, mais le voyage est loin d’être fini…
16 mai 2014
Depuis hier et pour toute la journée aujourd’hui, la Centrale des syndicats du Québec souligne le 40e anniversaire de son Comité de la condition des femmes.
C’est un honneur pour moi d’y participer et de pouvoir y constater tout le chemin que nous avons parcouru ensemble, comme enseignantes, comme militantes, comme femmes. Et je fais aussi un clin d’œil à ces complices masculins qui nous appuient sans réserve et qui savent, eux aussi, que ce que les femmes obtiennent après de chaudes luttes améliore dans les faits le sort des plus vulnérables et des plus marginaux de la société.
Depuis 40 ans, nous avons modelé la société. Congés parentaux, centres de la petite enfance, accès à la formation universitaire, équité salariale sont autant de gains considérés aujourd’hui comme des acquis. Je remercie assurément toutes celles qui sont venues avant moi et qui nous ont ouvert des portes. J’invite également les plus jeunes d’entre nous à apprécier le chemin parcouru, mais aussi à prendre la mesure de ce qu’il reste à faire. La place que nous occupons, nous l’avons gagnée, mais nous devons poursuivre notre voyage avec détermination car nos avancées sont plus fragiles qu’on le croit. La place des femmes en politique recule. Les charges de travail augmentent, surtout en enseignement. Les responsabilités familiales sont de plus en plus lourdes, que nous soyons mères ou aidantes naturelles. La précarité d’emploi demeure un fléau. Et j’en passe.
Dans cette profession à prédominance féminine, on nous demande toujours de faire plus avec moins comme si c’était dans l’ordre des choses. Je pense qu’il est plus que nécessaire de se serrer les coudes pour repenser notre système d’éducation. Tenons-nous loin de la gestion axée sur la performance et rapprochons-nous d’une gestion à la fois intelligente et humaine du système, en lui accordant enfin les ressources nécessaires pour prendre soin de tout notre monde.
Je fais le pari que ce serait là tout une avancée non seulement au profit des femmes et des hommes que nous représentons, mais surtout pour tous les élèves et pour l’ensemble de la société québécoise. Ce serait notre révolution à nous.
Josée Scalabrini
Présidente de la FSE