Première rencontre des partenaires en éducation

19 octobre 2010

Québec, le 19 octobre 2010. – « Il faut viser un consensus social selon lequel l’intégration des élèves en difficulté d’apprentissage (EHDAA) dans les classes ordinaires n’est pas toujours la solution adéquate. Même si nous nous questionnons quant au format et la durée de cette rencontre, nous considérons qu’il nous faut tous mettre l’épaule à la roue. Ce dossier fort complexe ne peut avoir de solutions simplistes, et nous espérons que cette rencontre permettra de faire un pas de plus vers la réussite du plus grand nombre d’élèves », ont affirmé les représentantes et les représentants du réseau scolaire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Depuis10 ans, l’intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires n’a pas permis d’obtenir les résultats escomptés, principalement en raison du très grand nombre d’élèves qui ont été intégrés sans tous les services adéquats. La classe dite ordinaire n’est donc plus ordinaire, surtout si l’on ajoute à cela le double écrémage venant d’une part de l’école privée et d’autre part de l’école publique avec ses projets particuliers.

« La classe ordinaire est dénaturée. Certes, nous souhaitons une école publique inclusive, mais il faut savoir se poser des questions et dresser les constats qui s’imposent au regard de la situation actuelle dans les classes au Québec pendant que le personnel de l’éducation s’épuise. C’est un choix de société et nous sommes convaincus que nos dirigeants doivent avoir le courage politique de s’attaquer à cette question, sinon le problème demeurera entier », a affirmé Réjean Parent, président de la CSQ.

Des balises à l’intégration

« Comme enseignants, nous sommes particulièrement interpellés par l’intégration des élèves en difficulté. Pour nous, il est clair qu’il y a des limites à l’intégration et qu’elle doit être balisée. La capacité d’accueil de la classe régulière n’est pas illimitée et il existe un seuil au-delà duquel elle devient dysfonctionnelle, où elle ne sert plus les intérêts de personne. S’il faut reconnaître que ce seuil existe, il faut aussi convenir qu’il y a des conditions essentielles à l’intégration. Nous devons obtenir des changements concrets qui dépasseront le stade des intentions », déclarent Manon Bernard, présidente de la FSE-CSQ et Serge Laurendeau, président de l’APEQ-QPAT.

Des investissements sont nécessaires

Bien que Jean Falardeau, président de la FPPE-CSQ, apprécie l’ajout récent de 380 ressources professionnelles, il est clair pour lui que ce n’est pas suffisant pour répondre aux nombreux besoins d’évaluation et de suivi concernant différentes problématiques, notamment les troubles envahissants du développement, les troubles du comportement, les troubles de langage ou encore la dyslexie.

« Il faut arrêter de planifier à courte vue et considérer les coûts sociaux à long terme qui sont dus au décrochage et à la non-réussite des élèves en difficulté. Plusieurs s’entendent pour dire qu’un décrocheur coûtera bien plus cher à la société québécoise que les sommes investies maintenant pour sa réussite », a déclaré M. Jean Falardeau, président de la FPPE.

En 2008, le gouvernement du Québec aurait dû investir 700 M$ supplémentaires dans les commissions scolaires pour rejoindre la moyenne canadienne.

Un meilleur encadrement est nécessaire

Pour Diane Cinq-Mars, présidente de la FPSS-CSQ, « il est essentiel qu’il y ait une meilleure concertation de tous les intervenants de l’équipe-école dans le but de faire un suivi adéquat auprès des élèves handicapés ou en difficulté. Le personnel de soutien doit obtenir le temps et les horaires de travail nécessaires pour favoriser le suivi, la concertation et la préparation des différentes interventions. Les services offerts par le personnel de soutien peuvent être durant la journée, mais aussi en dehors des heures de classe. On oublie souvent qu’une grande majorité des élèves qui fréquentent l’école vont également au service de garde et que les besoins ne s’arrêtent pas au son de la cloche ».

Profils de la CSQ et de ses fédérations

La CSQ est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La FSE-CSQ représente quelque 60 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires du Québec à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes. La FPPE-CSQ représente plus de 6 500 membres travaillant dans des services d’aide aux élèves, des services pédagogiques et des services administratifs, répartis dans la grande majorité des commissions scolaires francophones, les neuf commissions scolaires anglophones et les commissions scolaires Crie et Kativik du Québec. La FPSS-CSQ représente plus de 23 000 membres travaillant dans les commissions scolaires, tant du côté des services complémentaires aux élèves que dans le secteur administratif et technique. L’APEQ représente les 8000 enseignantes et enseignants des neuf commissions scolaires anglophones ainsi que celles et ceux des écoles anglophones de la Commission scolaire du Littoral.

– 30 –

Pour information :
Marjolaine Perreault
Attachée de presse CSQ
514 235-5082
Sylvie Lemieux
Attachée de presse FSE
418 563-7193