La journée mondiale des enseignantes et enseignants

5 octobre 2001

Une profession qui doit encore être reconnue à sa pleine valeur

Laval, le 5 octobre 2001 – Le 5 octobre, Journée mondiale des enseignantes et enseignants, la Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, en sera à la deuxième journée d’un colloque qu’elle organise à Laval à l’intention de près de 700 de ses membres de tout le Québec. On y traite de la finalité de l’éducation à l’heure de la mondialisation et de son corollaire, la marchandisation tous azimuts, avec des conférenciers aussi prestigieux et réputés que M. Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, qui a livré une conférence très appréciée hier.

Mais au-delà de ces deux journées de réflexion, indispensables pour recentrer et consolider les perspectives d’action syndicale des enseignantes et enseignants, la Journée mondiale doit aussi être un moment pour nos sociétés pour revoir la place réelle qu’elles accordent à l’éducation.

En particulier au Québec, un dossier chaud occupe le devant de la scène dans l’enseignement, c’est celui de la reconnaissance de la profession, par le biais de la démarche d’équité salariale. À moins de deux mois de l’échéance que le gouvernement s’est fixée pour que l’équité salariale devienne une réalité pour toutes les travailleuses québécoises, l’employeur gouvernemental n’a pas réussi à simplement ranger cette catégorie d’emploi, parmi les plus populeuses des emplois traditionnellement féminins. Outre ce différend sur le rangement, l’employeur gouvernemental répugne encore à reconnaître que l’enseignement c’est un travail à temps plein.

Des études conjointes, une méthode validée par des batteries d’experts choisis conjointement, et une ultime validation des résultats eux-mêmes auraient dû convaincre qu’il ne fallait plus chercher à limiter la rémunération des enseignantes et des enseignants sous prétexte qu’ils travailleraient mois d’heures sur une base annuelle que les collègues du secteur public et parapublic qui ont une tâche équivalente. Pourtant, le gouvernement s’acharne et utilise tous les retranchements possibles en voulant introduire la notion de «temps requis» pour effectuer la tâche. Les études démontrent, par exemple, que les enseignantes et les enseignants rencontrent en moyenne les parents pendant 27 heures au cours de l’année scolaire. Qu’à cela ne tienne, il apparaît plutôt au ministère de l’Éducation, que 20 heures devraient être suffisantes, et c’est cette nouvelle norme arbitraire qui servira de base à la rémunération.

«La lutte actuelle des enseignantes québécoises peut être perçue comme moins méritoire, moins existentielle, que celle de collègues de pays moins bien nantis, où l’accès des filles à l’éducation, par exemple, n’est pas assuré, mais nous ne pouvons tolérer que dans une société démocratique, on continue impunément à entretenir un système de rémunération à deux vitesses, avec des écarts de plusieurs milliers de dollars, chez le même employeur, gouvernemental par surcroît, entre des corps d’emplois à majorité masculine et d’autres, comme celui des enseignantes, à forte prédominance féminine.» a martelé la présidente de la FSE, Johanne Fortier. «Le gouvernement aura beau se targuer d’avoir une loi d’équité salariale parmi les plus progressistes, les enseignantes et les travailleuses québécoises jugeront l’arbre à ses fruits» a-t-elle conclu.

Pour information:

Jean Laporte: 418-649-8888