Nouvelles coupures en éducation ?

23 janvier 2001

Le gouvernement tient-il vraiment à la réforme ?

Montréal, le 23 janvier 2001 – Prenant connaissance d’informations voulant que le gouvernement s’apprête à commander de nouvelles coupures dans le réseau de l’éducation, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Johanne Fortier s’est dite estomaquée par cette possibilité. «Ce serait comme de cesser les manœuvres de réanimation au moment où le patient commence à montrer des signes encourageants.»

La Fédération des syndicats de l’enseignement et la Centrale des syndicats du Québec étaient intervenues en force en décembre, pour réclamer que le gouvernement consente les efforts nécessaires pour réussir l’implantation de la réforme du curriculum, au primaire et au secondaire. La Fédération avait souligné que la formation inadéquate, le manque de temps pour s’approprier la réforme et le manque de moyens risquaient de compromettre l’opération pourtant nécessaire, les professeurs démontrant un essoufflement certain.

Par ailleurs le réseau de l’éducation dans son ensemble a été durement touché depuis plusieurs années, par un train de compressions, dont on croyait avoir vu le bout. Les dépenses par élève ont fondu de 10 %, dans les commissions scolaires (en dollars courants, ne tenant pas compte de l’inflation), entre 1993/94 et 1997/98, passant de 5 804 $ à 5 419 $. En 1998/99, pour faire face au défi d’une «qualification de 100 % des jeunes», elles furent relevées à 5573 $, encore loin du niveau de 1993/94. Les engagements du gouvernement au Sommet de la jeunesse et ceux du ministre de l’Éducation sur la situation des élèves en difficulté, ainsi que les ajouts de postes d’enseignants et de professionnels incitaient tout le monde à croire que la crise était finalement derrière nous.

À l’issue de la dernière ronde de négociation, les enseignantes et les enseignants pouvaient à bon droit s’estimer convaincus que le gouvernement avait compris que la lutte au décrochage et la réussite du plus grand nombre passaient par un réinvestissement indispensable. Ils en voulaient pour preuve les ajouts de postes d’enseignants et de professionnels, la diminution de la taille des groupes d’élèves, l’amélioration du soutien aux élèves en difficultés.

«Si le gouvernement envisage un retour à la case départ, la réaction du milieu sera virulente et justifiée», a menacé la présidente de la Fédération, Johanne Fortier.

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La Fédération des syndicats de l’enseignement regroupe les 76 000 enseignantes et enseignants à l’emploi des commissions scolaires francophones du Québec, que ce soit au préscolaire, au primaire, au secondaire, à l’éducation des adultes ou en formation professionnelle. Elle fait partie de la CSQ.


Pour information:

Jean Laporte
418-649-8888, poste 3107