L’équité salariale
21 octobre 2001
Les enseignantes et enseignants ne baisseront jamais les bras
Québec, le 21 octobre 2001 – Au lendemain d’une manifestation qui a démontré que les enseignantes et enseignants du Québec ne se contenteront pas de demi-mesures dans leur dossier d’équité salariale, le Conseil fédéral de la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ), en réunion extraordinaire aujourd’hui à Québec a statué sur l’intensification des moyens de pression qui seront soumis à l’approbation des membres dans les deux prochaines semaines, à l’occasion d’assemblées générales.
Les quelque 125 délégués du Conseil fédéral ont accepté et enrichi le plan d’action proposé par le Comité exécutif. Le plan d’action prévoit une première série de gestes d’ici le 21 novembre, et une phase de résistance, après le 21, si nécessaire.
Les moyens de pression
Les moyens de pression retenus veulent illustrer qu’il est irréaliste de croire que le travail d’enseignement peut être compressé en 35 heures de temps prescrit par semaine, comme se plaît à le croire le gouvernement. Une reconnaissance de la tâche à 90 % entraînera un travail à 90 %.
À compter de la semaine du 5 novembre, la remise des bulletins et les rencontres avec les parents seront retardées au moins jusqu’au 21 novembre. Pendant la même période, il y aura congé de devoirs et de leçons.
Une demi-journée de protestation aura lieu avant le 21 novembre, et les enseignantes et enseignants ne seront pas à leur poste.
Les vendredis après-midi, 9 et 16 novembre, les enseignantes et enseignants seront en classe, fourniront la surveillance et l’encadrement habituels des élèves, mais ne donneront pas de cours.
Si nécessaire, une phase de résistance suivra le 21 novembre, avec des moyens de pression différents pour chacun des mois, de janvier à juin 2002, tantôt en lien avec la réforme, tantôt en lien avec le calendrier scolaire.
En avril, si le dossier devait ne pas encore être réglé, le Conseil fédéral serait appelé à proposer un plan d’action pour l’année scolaire 2002-2003, incluant tous les types de moyens de pression, incluant tous les boycotts.
Le différend
Le 21 novembre est la date où les employeurs québécois devront avoir réalisé l’équité salariale entre leurs emplois féminins et masculins. Malgré des travaux qui durent depuis une dizaine d’années, l’emploi enseignant n’a toujours pas fait l’objet de rangement par le gouvernement québécois. De plus, à l’encontre d’études validées par des experts choisis conjointement, le gouvernement continue de prétexter que les enseignantes travailleraient moins d’heures que leurs collègues du secteur public, pour annihiler les effets des correctifs nécessaires.
Une entente provisoire, en décembre 1999, avait mis fin aux moyens de pression des enseignantes et enseignants, avec promesse que les travaux se poursuivraient avec diligence pour finalement reconnaître toute l’équité salariale aux enseignantes et enseignants. Or deux ans plus tard la position gouvernementale n’a pas évolué d’un iota. On évalue en moyenne à environ 8 000 dollars le correctif annuel nécessaire pour que les enseignantes soient payées au même niveau que des corps d’emploi gouvernementaux équivalents, mais à prédominance masculine.
Les commissions scolaires anglophones et des cégeps aussi touchés !
Outre les 75 000 membres de la FSE, les 6 800 membres de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec seront appelés à se prononcer sur le même plan d’action et le même échéancier.
Par ailleurs, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégeps (CSQ), qui représente le personnel enseignant de sept cégeps est aussi en action pour l’équité salariale. Les membres de la FEC (CSQ) sont appelés à continuer de négliger systématiquement les tâches administratives et celles qui concernent l’implantation de la réforme du système d’éducation. En accord avec les prescriptions de la Loi d’équité salariale, la CSQ, la FSE, l’APEQ et la FEC soutiennent que l’emploi enseignant ne constitue qu’une catégorie d’emploi, de la maternelle au collégial.
« Nous ne baisserons pas les bras »
À l’occasion d’un point de presse, à l’ajournement du Conseil fédéral de la FSE, la présidente Johanne Fortier, le président de l’APEQ, Pierre Weber, et le président de la FEC , Réginald Sorel ont réitéré que les enseignantes et enseignants du Québec ne baisseront pas les bras, qu’ils ne se satisferont pas d’une reconnaissance partielle de la valeur et de la durée de leur emploi. « Le gouvernement sait pertinemment que le travail d’enseignement ne peut se faire en 35 heures. Continuer à le prétendre, comme il le fait, c’est abuser du sens professionnel des enseignantes et enseignants, qui doivent dénoncer son subterfuge. L’enseignement n’est pas un emploi à temps partiel; pas plus que l’éducation n’est un service à rabais » a conclu Johanne Fortier.
Pour information :
Jean Laporte
418.649.8888, poste 3107