Durée du travail enseignant et équité salariale

20 septembre 2001

Le travail enseignant, un travail à temps plein ?

Montréal, le 20 septembre 2001 – Des enseignantes et des enseignants de tout le Québec vont participer à midi trente aujourd’hui à une manifestation devant les locaux de campagne de l’aspirant ministre Richard Legendre, qui vise à entrer à l’Assemblée nationale à l’occasion des élections complémentaires du 1er octobre. Les enseignantes veulent par là dénoncer les mesures dilatoires auxquelles recourt le gouvernement du Parti québécois pour tenter d’éviter de reconnaître la pleine durée du travail enseignant, dans le processus de recherche de l’équité salariale.

Les délégués au Conseil fédéral de la FSE, en réunion pour deux jours à Montréal, ajourneront leurs travaux pour sensibiliser le candidat du Parti québécois à la situation particulière des enseignantes et enseignants qui constituent le plus grand groupe du secteur public et parapublic à ne pas avoir été rangé selon le processus d’équité salariale. Ils exigent surtout que les porte-parole gouvernementaux cessent d’ergoter pour tenter d’éviter de reconnaître la pleine valeur du travail enseignant.

Jusqu’à maintenant les rapports d’experts agréés par les parties ont validé la méthodologie de mesure de la durée de l’emploi enseignant, et validé les résultats obtenus. Depuis plusieurs années, toutes les études concluent que la durée annuelle du travail enseignant est au moins équivalente à celle des autres professionnels à l’emploi du gouvernement du Québec auxquels le processus d’équité salariale doit les comparer.

La présidente de la FSE, Johanne Fortier, a signalé que cette manifestation revêt un symbolisme particulier parce qu’elle vise le parti qui a voté la Loi sur l’équité salariale: «Il faut que la loi porte ses fruits. Il reste deux mois avant la date limite pour réaliser l’équité salariale, et nous avons raison de craindre que l’échéance ne sera pas respectée. Les femmes ne se contenteront pas de discours creux, ou de lois qui ne portent pas fruit. On constate des retards importants dans le secteur privé. Dans le secteur public, le corps d’emploi qui compte le plus d’employés n’est pas encore rangé. L’équité salariale, c’est la justice dans la rémunération pour les femmes en emploi, une clientèle électorale dont le Parti québécois ne peut se passer. On l’a vu récemment».

L’opération reconnaissance, organisée par la FSE, s’achève aujourd’hui. Elle visait à obtenir des parents, des administrateurs scolaires et des représentants politiques qu’ils reconnaissent explicitement que selon eux le travail enseignant en est un à temps plein. L’opération a permis à la FSE de constater que la très grande majorité des parents qui siègent sur les divers conseils d’établissement n’ont pas hésité à reconnaître cette évidence élémentaire. Même les premières directions d’établissements interpellées n’avaient pas craint de la reconnaître jusqu’à ce que leur association ne les rappelle à la prudence considérant les coûts éventuels de cette reconnaissance. Quant aux députés et ministres contactés, dans l’ensemble ils se sont prononcés longuement en faveur des principes, mais se sont réfugiés derrière les travaux de comités qui se poursuivent pour éviter de se compromettre sur la reconnaissance réelle que le travail enseignant en est un à temps plein.

La présidente Johanne Fortier a aussi lancé un appel particulier au ministre de l’Éducation pour qu’il intime à ses porte-parole de cesser les mesures dilatoires qui visent à étirer les discussions dont l’issue devrait être évidente pour tous et toutes. La question de la reconnaissance du temps exigé par le travail enseignant est cruciale. Une reconnaissance à 90% du temps des autres corps d’emploi utilisés pour la comparaison pourrait servir de prétexte au gouvernement pour ajuster la rémunération des enseignantes à la baisse, d’où les mesures dilatoires que dénoncent aujourd’hui les enseignantes et enseignants, à deux mois de l’échéance légale pour établir l’équité salariale au Québec.

Des porte-parole des enseignantes et enseignants rencontreront, ce midi, le candidat ministre. La délégation syndicale pourra être composée de Mme Fortier, de Réginald Sorel, président de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (CSQ) et de Pierre Weber, président de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, qui regroupe le personnel enseignant des commissions scolaires anglophones du Québec.

La Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, regroupe les 75 000 enseignantes et enseignants à l’emploi des commissions scolaires francophones.

Pour informations:

Jean Laporte, attaché de presse de la FSE
418.563.7193

La manifestation aura lieu
à 12 h 20 aujourd’hui devant le local de campagne du candidat Richard Legendre,
au 32, boulevard de la Seigneurie Est,
à Blainville (via la sortie 25 de l’Autoroute 15).