Table nationale de suivi de l’implantation de la réforme

13 décembre 2000

Les enseignants confiants mais vigilants

Québec, le 13 décembre 2000 – À l’issue de la réunion spéciale de la Table nationale de suivi sur la réforme de l’éducation, tenue aujourd’hui, après avoir été fixée d’urgence la semaine dernière, la porte-parole syndicale Johanne Fortier s’est montrée satisfaite des engagements pris aujourd’hui tant par le ministère de l’Éducation que par la Fédération des commissions scolaires. Elle évalue néanmoins que les enseignantes et enseignants devront rester vigilants jusqu’à ce que ces engagements portent leurs fruits.

Pour la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, il faut voir dans la mise sur pied des tables de suivi au niveau de chacune des commissions scolaires, la reconnaissance que les enseignantes et enseignants auront leur mot à dire dans l’implantation concrète de la réforme. En effet ce mécanisme, convenu aujourd’hui,
« associant des représentantes et représentants des commissions scolaires comme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants, » devrait permettre d’identifier localement les enjeux et les obstacles à la mise en œuvre de la réforme et accorder une attention privilégiée à toute la question de la formation du personnel, tant au niveau de la planification que dans la réponse à assurer aux besoins exprimés par les enseignantes et enseignants.

« Les écoles, où le personnel enseignant se plaint de subir une pression indue pourront briser leur isolement et mettre en commun les problèmes qu’ils vivent et les solutions qu’ils préconisent », ajoute Mme Fortier, qui voit dans ce mécanisme un effet de contrepoids à une décentralisation à la veille de devenir contre-productive.

L’accélération du rythme des échanges, avec des rencontres d’un sous-comité le 20 décembre et en janvier, pour évaluer les façons de dégager du temps et de donner un support au personnel enseignant, et une nouvelle rencontre de la Table de suivi nationale le 1er février, nous incitent à conclure que le gouvernement à compris qu’il fallait s’occuper des problèmes d’application de la réforme. Divers modèles ont été donnés en exemple et des solutions concrètes devraient pouvoir être dégagées dans une perspective rapide.

Finalement la FSE espère des retombées positives à l’engagement du sous-ministre à envoyer une lettre dans tous les établissements, pour répondre à certaines interrogations, donnant la vision du ministère, clarifiant des éléments de pédagogie controversés, et réitérant qu’il faut du temps pour modifier des pratiques pédagogiques, qui doivent d’autre part s’appuyer sur les acquis du personnel enseignant.

Mme Fortier affirme qu’il faut maintenir le cap, chercher à donner les moyens qu’elle mérite à une réforme qui en a bien besoin. « Nous ne voulons pas, dit-elle, connaître le même sort qu’a connu le domaine de la santé, après une réforme improvisée, où les alternatives n’ont pas été développées en temps utile, où les moyens ont fait défaut. »

Pour information :
Jean Laporte,
attaché de presse FSE (CSQ)