Le personnel enseignant et l’évaluation des apprentissages

20 mars 2001

Aider l’élève et favoriser sa réussite

Québec, le 20 mars 2001 – « Le processus d’évaluation des apprentissages des élèves doit les aider dans leur cheminement, leur permettre de corriger leurs lacunes, de développer leurs forces. Nous ne croyons pas qu’il soit pertinent pour y arriver de stigmatiser, par un rangement inutile, ceux et celles qui ont le plus de difficulté. » C’est par ces mots que la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Mme Johanne Fortier, a résumé les recommandations que la FSE s’apprête à transmettre au ministre de l’Éducation.

Les syndicats de la FSE, qui regroupe les enseignantes et enseignants à l’emploi des commissions scolaires francophones du Québec, étaient consultés depuis le début de février sur le projet de la politique d’évaluation des apprentissages mise au jeu à la fin de l’année par le ministère de l’Éducation. Cette politique se veut une pièce maîtresse de la réforme des programmes.

Le Conseil fédéral de la FSE a été saisi en fin de semaine dernière des résultats de cette consultation et a adopté les grandes lignes de l’avis qui sera acheminé incessamment au MEQ.

Quoi évaluer?

Malgré l’approche du ministère de l’Éducation qui privilégie la vérification de l’acquisition de compétences, les délégués au Conseil fédéral évaluent que l’acquisition des connaissances doit être aussi importante. Ils s’opposent donc à une approche qui veut privilégier l’acquisition de compétences au détriment des connaissances.

Comment?

La façon de communiquer cette évaluation aux parents et aux élèves reste le bulletin, dont le modèle doit être déterminé au niveau de la commission scolaire. Personne n’a à gagner de la multiplication des modèles de bulletins.

Pour la FSE, le bulletin doit informer de façon compréhensible les parents et les élèves sur le niveau d’atteinte des connaissances et des compétences par les élèves, en évitant le jargon trop technique du programme de formation. Au primaire les informations sur le cheminement de l’élève doivent permettre aux parents de soutenir l’enfant dans ses apprentissages et éviter toute forme de hiérarchisation ou de comparaison.

Les mesures de soutien et le redoublement

Les enseignantes et enseignants souhaitent que le MEQ identifie rapidement les mesures de soutien alternatives au redoublement et réaffirment la nécessité de mesures de soutien pour les élèves en difficulté. Le MEQ doit aussi revoir l’encadrement législatif pour permettre le redoublement à tous les degrés du primaire, au jugement de l’équipe qui assure le suivi de l’élève.

À l’unanimité, les délégués du Conseil fédéral ont exigé que les commissions scolaires ne prennent pas prétexte de la réforme pour supprimer les classes spéciales réservées aux élèves qui éprouvent les plus grandes difficultés. Elles répondent aux besoins des milieux.

Il est aussi illusoire de croire que le remède unique à l’échec scolaire consiste à adapter l’enseignement. Les mesures de soutien et d’appui aux élèves et aux professeurs doivent devenir de plus en plus répandues.

Les examens nationaux

La FSE a aussi indiqué son désaccord avec la tenue d’examens nationaux en 6e année, lui préférant la situation actuelle des épreuves de production écrite dans le but de vérifier l’atteinte des objectifs fixés par les programmes.

L’avis que la FSE acheminera sous peu au MEQ comportera aussi des recommandations spécifiques à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes qui seront rendues publiques plus tard.

Pour la présidente Johanne Fortier, le ministère de l’Éducation doit prendre en compte les recommandations des praticiens de l’éducation qui sont au premier rang pour signifier les besoins du milieu. L’avis de la FSE comportera aussi une série de recommandations sur les conditions essentielles à la mise en place des changements.

Pour information :

Jean Laporte
418-649-8888