Le Grand dérangement
26 août 2005
Une rentrée scolaire perturbée, pour hâter un règlement
Québec, le 26 août 2005. — Alors que certaines commissions scolaires ont déjà repris l’année scolaire et que la plupart s’apprêtent à le faire en début de semaine prochaine, les enseignantes et enseignants lancent leur opération » Le Grand dérangement » pour faire pression et hâter un règlement des matières sectorielles. La convention collective avait été prolongée d’un an, jusqu’en juin 2003, et est donc maintenant échue depuis plus de deux ans.
La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, plaide que c’est le gouvernement qui doit porter la responsabilité de la mise en place des moyens de pression. Les travaux de la table sectorielle allaient bon train au 17 juin dernier. C’est le Conseil du trésor qui a décidé d’interrompre unilatéralement les discussions, arguant le manque de perspective d’en arriver à un accord salarial global avant l’été, une réalité connue depuis l’intensification des échanges. Quelques journées de discussions de plus auraient probablement permis d’en arriver à une proposition globale sur les matières sectorielles, qui aurait pu être soumise à l’évaluation de nos membres.
Cette réalité incite la partie syndicale à mettre tous les efforts dans les échanges qui ont repris mercredi, d’autant que la partie patronale partage que ces travaux doivent produire des résultats rapides, qu’on ne repart pas à zéro, mais sur la base des acquis du mois de juin et que les travaux se poursuivront à un niveau politique.
Il est d’autant plus important, compte tenu de ce sentiment d’urgence partagé, que les moyens d’action que les enseignantes et enseignants ont adopté à très large majorité se déploient dès la rentrée.
» Le Grand dérangement «
Rappelons que » Le Grand dérangement « , qui recoupe de multiples actions, est un geste collectif et simultané, à la grandeur du Québec, posé dès la rentrée scolaire. On peut trouver les détails de cette opération sur le site de la FSE (http://www.fse.qc.net). La philosophie de ce plan d’action est d’inviter le personnel enseignant à se concentrer sur sa tâche essentielle : enseigner, récupérer et encadrer. Signalons-en les principaux éléments : la perturbation des activités en lien avec les directions scolaires (boycott des comités non conventionnés, refus de trouver des suppléants, ou d’effectuer des suppléances sur une base volontaire) et la participation passive aux rencontres convoquées par les directions. Il y a aussi boycott des sorties éducatives et récréotouristiques (musées, théâtres, visites d’entreprises, etc.) et des activités parascolaires et refus de participer à des activités de financement autres qu’humanitaires. Sur le plan administratif, les notes ne seront remises que manuellement aux élèves. Le recensement scolaire de la fin de septembre sera boycotté. Des volets de sensibilisation s’ajoutent à ce plan d’action.
Pour Johanne Fortier, » les semaines qui viennent seront cruciales pour le climat de la prochaine année scolaire, mais surtout pour l’amélioration des conditions d’apprentissage des enfants. La volonté gouvernementale d’accepter d’ajouter des ressources importantes pour les élèves en difficulté devrait l’inciter à régler rapidement les autres volets de la demande syndicale qui ont moins d’impact sur les finances publiques, mais tout autant sur la qualité de l’enseignement. Nous allons démontrer clairement notre résolution à obtenir les ressources nécessaires tant pour assurer la réussite des élèves que pour épauler les enseignantes et enseignants, notamment dans la réduction de la précarité d’emploi « , a-t-elle conclu.
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) est une organisation formée de l’ensemble des syndicats d’enseignement des commissions scolaires francophones du Québec. Elle représente plus de 80 000 enseignantes et enseignants à l’éducation préscolaire, à l’enseignement primaire et secondaire de même qu’aux secteurs de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle. La FSE est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Elle négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec, qui représente le personnel enseignant des commissions scolaires anglophones.
Pour information : Jean Laporte
Attaché de presse de la FSE
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