La réforme scolaire au secondaire

15 janvier 2003

Les enseignantes et enseignants mettent des bémols

Québec, le 15 janvier 2003. — La Fédération des syndicats de l’enseignement, par la voix de sa vice-présidente, Mme Paula Duguay, a accueilli avec satisfaction l’annonce hier par le ministre de l’Éducation d’un investissement additionnel de quelque 90 millions de dollars, pour aménager locaux et laboratoires dans les écoles secondaires. La FSE, à l’occasion de la conclusion d’une entente sur la durée du travail enseignant, le printemps dernier, s’était en effet inquiétée de la vétusté et même de la disponibilité des locaux nécessaires pour assurer aux enseignantes et enseignants la coordination voulue par l’implantation de la réforme au secondaire.

Mme Duguay s’est toutefois interrogée sur les 50 millions de dollars promis pour la formation des professeurs d’ici cinq ans, qui ne constitueraient pas une nouvelle injection d’argent. Il ne s’agit que de la répétition des engagements ministériels de février 2001, à reconduire pour les prochaines années une somme annuelle de 10 millions de dollars pour assurer la formation au personnel enseignant, en lien avec l’implantation de la réforme. Comme le ministère a déjà reconnu que l’ancrage de la réforme pouvait, pour chacun des cycles, durer jusqu’à trois ans, la FSE doute que les sommes annoncées suffiront à former le personnel enseignant du secondaire, qui va expérimenter la réforme à compter de l’an prochain, tout en continuant d’assurer le suivi auprès des enseignantes et enseignants du primaire.

Une expérimentation nécessaire

Parce qu’elle a dénoncé le caractère d’improvisation de la réforme au primaire, la FSE peut souscrire à la déclaration du ministre qui rappelait que dès sa nomination il avait posé trois conditions essentielles à la mise en œuvre de la réforme au secondaire : que les enseignantes et enseignants aient accès à la formation, que le matériel pédagogique soit disponible et que nous procédions à un atterrissage en douceur qui permette à toute la communauté éducative de bien intégrer les concepts de la réforme. La FSE entend s’assurer dans le quotidien des enseignantes et enseignants que ces conditions soient réellement réunies.

De plus, la Fédération des syndicats de l’enseignement suivra attentivement les expériences d’implantation qui vont se dérouler dans une quinzaine d’écoles secondaires à compter de maintenant. Si l’encadrement des élèves est au cœur de la transformation de l’école secondaire, comme l’a soutenu le ministre, la FSE tient à rappeler que l’encadrement des élèves fait déjà partie intégrante de la tâche éducative de ses membres. « Le ministre semble mettre beaucoup d’espoir dans le développement du tutorat, mais nous lui rappelons qu’il s’agit d’une forme d’encadrement parmi d’autres, déjà possible, déjà vécue, et que nous aurions intérêt à en expérimenter plusieurs pour permettre aux milieux de choisir », a souligné Mme Duguay.

De la souplesse et de la négociation

Finalement, la Fédération des syndicats de l’enseignement s’inscrit en faux contre l’idée véhiculée à chaque occasion par quelques élus scolaires que les conventions collectives, trop rigides, seraient un empêchement de « réformer en rond ». Les conventions collectives permettent déjà bien des expériences. À la veille d’une prochaine ronde de négociation, la FSE rappelle qu’elle est disposée à considérer avec attention et intelligence les demandes qui lui seront soumises, mais rappelle du même souffle que l’entente qu’elle vient de conclure sur la durée du travail enseignant reconnaît que les enseignantes et enseignants du Québec travaillent déjà en moyenne plus de 40 heures par semaine.

N.B. La présidente de la CSQ, Mme Monique Richard, est aussi intervenue dans le même sens dans ce dossier.

Pour information : Jean Laporte, attaché de presse FSE
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