La maternelle « 4 ans » risque de disparaître dans les nouveaux quartiers défavorisés

26 avril 2000

Québec, le 26 avril 2000 – La nouvelle carte de la pauvreté, dévoilée il y a quelques mois par le ministère de l’Éducation aurait dû déclencher l’application de l’habituel train de mesures que le régime pédagogique prévoit pour les établissements scolaires ainsi ciblés. Pourtant, la Fédération des syndicats de l’enseignement a appris de plusieurs sources que le MEQ songerait à se soustraire à ses obligations, en révisant le régime pédagogique, et les règles de financement.

Ainsi les 244 écoles nouvellement identifiées comme se trouvant en milieu défavorisé, ne pourront pas offrir la maternelle à demi-temps aux enfants de quatre ans, une mesure reconnue par les États généraux de l’Éducation, pour assurer une meilleure égalité des chances au début du cours primaire, entre les enfants de milieux défavorisé ou plus aisé. Les résultats de nombreuses études récentes confirment l’opportunité et l’avantage d’une intervention précoce. Les programmes qui s’appliquent à la petite enfance veulent prévenir les retards et les échecs scolaires, à l’inverse des mesures correctrices à l’égard des élèves en difficulté, qui arrivent souvent après que l’enfant ait perdu l’estime de lui-même et la confiance en ses capacités.

Pourtant, le nouveau « Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire, et de l’enseignement secondaire » veut même renforcer cette obligation en promulguant, à l’article 12, que « …l’élève de milieu économiquement faible… qui a atteint l’âge de quatre ans avant le 1er octobre de l’année scolaire en cours et dont les parents ont fait la demande, est admis à l’éducation préscolaire… ».

Pour la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Johanne Fortier, si on veut que la révision de la carte de la pauvreté ne demeure pas un exercice inutile, la mise en oeuvre de l’ensemble des mesures prévues pour pallier la situation doivent s’appliquer et, en particulier, la maternelle offerte aux enfants de quatre ans des milieux défavorisés. Au moment où on s’apprête à investir pour réduire la taille des groupes, dans les premières années du primaire, la mesure appréhendée risquerait de venir compromettre ces nouveaux efforts.

Pour information :

Jean Laporte
(418) 649-8888, poste 3107